AU MATIN du 19 mars 2018, une gigantesque faille est apparue en plein milieu de la route Mahiu-Narok, au Kenya. De plus de 15 mètres de profondeur et 3 kilomètres de long, cette impressionnante rupture serait la première d’une série qui mèneront à la séparation du continent africain.
Quand la terre bouge
À l’heure actuelle, notent les chercheurs, il est encore difficile de dire si la fissure apparue au Kenya est le résultat direct de ce système de rift. Ils expliquent que la lithosphère terrestre est formée de deux couches : la croûte et la partie supérieure du manteau. Cette structure est divisée en plusieurs plaques tectoniques, en mouvement les unes par rapport aux autres.
Les forces à l’origine de ces déplacements peuvent amener certaines plaques à se rompre et à créer de nouveaux îlots terrestres. « Lorsque la lithosphère est soumise à une force d’extension horizontale, elle s’étire et devient plus fine. Elle finira par se fracturer, menant à la formation d’une vallée du rift », souligne Lucia Perez Diaz pour le site The Conversation.
Le système de rift est-africain en est un exemple. « L’activité le long de la branche orientale de la vallée du Grand Rift, qui longe l’Éthiopie, le Kenya et la Tanzanie, est devenue évidente lorsque la grande fissure est soudainement apparue au sud-ouest du Kenya. »
À quoi faut-il s’attendre ?
Débuté il y a environ 20 millions d’années, durant le Miocène, ce rifting (déchirure de la lithosphère) pourrait bien mener à une individualisation et une océanisation de la plaque somalienne. En somme, l’Afrique pourrait bien être divisée en deux.
Pas d’inquiétude à avoir toutefois, car ce processus prendra encore plusieurs millions d’années. En 2019, la mission TRAILS aura pour rôle de déployer plusieurs stations sismiques le long de la dépression de Turkana, une région du rift dont l’activité géologique est encore mal comprise.
Son étude permettra de mieux comprendre la structure continentale héritée du Mésozoïque, mais également le rôle des deux panaches de magma pressant actuellement contre la croûte terrestre et précipitant sa fragilisation.
Perte colossale en atmosphère
Chaque jour, des centaines de tonnes d’atmosphère terrestre disparaissent dans l’espace, et les scientifiques ignorent pourquoi. Les chercheurs de la NASA ont décidé de mener l’enquête sur cet étrange phénomène. Sans atmosphère, la vie ne pourrait tout simplement pas exister sur Terre. Ce bouclier de gaz, maintenu en place par la gravité terrestre nous protège quotidiennement contre les rayonnements cosmiques, diffuse la lumière du Soleil et maintient sa chaleur même quand celui-ci est dissimulé, et nous fournit l’air dont nous avons besoin pour respirer.
D’après les chercheurs de la NASA, aucune fuite d’oxygène ne ressemble à une autre, ce qui rend leur compréhension d’autant plus compliquée. Bien que les mécanismes sous-tendant ce phénomène soient relativement bien compris la nuit, les « fontaines de gaz » qui surviennent durant la journée continuent de questionner les experts. Ceux-ci ont néanmoins remarqué qu’elles auraient un lien avec l’activité aurorale.
À Ny Alesund, dans l’archipel norvégien du Svalbard, les chercheurs disposent des conditions parfaites pour étudier les dessous des fontaines de gaz.
Chaque matin, la station passe sous un point faible du champ magnétique terrestre. Celui-ci agit comme une sorte d’entonnoir, transportant les vents solaires jusque dans la haute atmosphère, où ils s’expriment sous la forme d’aurores boréales et causent l’évaporation des gaz dans l’espace dans une grande fontaine aurorale.
Deux fusées ont récemment été envoyées au cœur de ces aurores afin de mieux comprendre le mécanisme causant l’échappement de l’oxygène. Les données collectées doivent désormais être analysées et devraient nous en apprendre plus sur la dynamique complexe de la Terre, mais également sur la façon dont certaines planètes, telle que Mars, ont perdu leur atmosphère au cours de l’histoire du cosmos.
En attendant, n’ayez crainte : l’atmosphère terrestre n’est pas près de disparaître de sitôt. Les quantités qui s’en échappent sont minuscules et sont restaurées par la photosynthèse quotidiennement.
Nous avons encore 5 milliards d’années devant nous avant que le Soleil ne se transforme en géante rouge et fasse bouillir notre atmosphère, causant sa disparition dans l’espace.