Un responsable de Human Rights Watch a accusé l’Algérie, tout juste élue au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, d’être le seul pays d’Afrique du Nord à bloquer “systématiquement” les visites d’organisations de défense des droits de l’Homme, dans une interview au journal El-Watan vendredi.
“L’Algérie est aujourd’hui le seul pays d’Afrique du Nord qui bloque systématiquement les visites des ONG de défense des droits de l’Homme, alors que ces dernières se rendent librement et régulièrement en Egypte, en Libye, en Tunisie, au Maroc”, déplore Eric Goldstein, directeur adjoint Afrique du Nord et Moyen-Orient de HRW dans un entretien à l’hebdomadaire francophone.
« L’élection de l’Algérie est une “grande déception », déclare-t-il à El-Watan Week End, accusant Alger et Pékin, également élu au Conseil des droits de l’Homme, de réaliser “des records en violations des droits de l’Homme”.
“Le moins qu’on puisse espérer maintenant, c’est que ces pays, qui sont membres de ce conseil, s’ouvrent aux visites des rapporteurs spéciaux onusiens”, a-t-il ajouté, rappelant que ceux-ci avaient plusieurs fois été empêchés d’effectuer des visites en Algérie.
“Tout reste assez verrouillé” en Algérie, a également déploré M. Goldstein, en dépit de la levée de l’état d’urgence en 2011, qui n’a “pas ouvert le champ d’expression et celui de l’activité politique”, selon lui.
L’Algérie a été élue par 164 voix au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, comme entre autres la Chine, Cuba, la Russie et l’Arabie saoudite, vivement critiquées pour leur politique dans ce domaine. L’Assemblée générale des Nations unies était appelée à renouveler 14 des 47 Etats membres du Conseil, dont le siège est à Genève, pour un mandat de trois ans.