DEVANT un parterre de VIP, notamment les vice-ministres au Plan et aux Finances, des secrétaires généraux, des mandataires publics, des coordonnateurs des structures techniques, Anthony Nkinzo, le directeur général de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), a lancé la deuxième édition des Journées Portes Ouvertes (JPO) sur le climat des affaires en République démocratique du Congo, le jeudi 9 mai, au siège de cette agence sur le boulevard du 30 Juin à Kinshasa, aménagé pour la circonstance.
D’emblée, il a rendu hommage à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo (Fatshi), le président de la République. Pour quelle raison ? « Dès sa prise de fonction à la tête de la RDC, il a fait de la question relative à l’assainissement du climat des affaires l’une de ses priorités et a, à ce titre, accepté de parrainer cette deuxième édition des Journées Portes Ouvertes sur le climat des affaires », a déclaré Anthony Nkinzo. C’est, désormais, un grand rendez-vous annuel, a-t-il insisté, pour vulgariser auprès de toutes les couches sociales les réformes mises en œuvre pour assainir le climat des affaires et des investissements. »
En expert averti, le DG de l’ANAPI a souligné dans son mot de circonstance que « le développement économique de tout pays passe nécessairement par la mise en œuvre des réformes courageuses, systémiques et en profondeur qui prennent en compte les réalités propres du pays ». Mais celles-ci sont appuyées par « une appropriation institutionnelle au plus haut niveau étatique, un dialogue public-public et public-privé franc et une implication effective du secteur privé dans le processus de prise des décisions, en amont comme en aval ».
Éviter le mimétisme
Appropriation institutionnelle, l’expression est lâchée. En effet, Anthony Nkinzo a dit le bien du gouvernement duquel « l’ANAPI, dans son rôle de conseiller technique en charge de la question relative à l’assainissement du climat des affaires et à la promotion des investissements n’a pas manqué d’obtenir une implication, un soutien et un accompagnement des autorités dans le processus d’assainissement du climat des affaires qui est devenu l’affaire de tous, peu importe le sens qu’on lui donne ». Ce qui, selon lui, met la pression, pour mieux faire au rythme de notre pays en évitant le mimétisme, ce qui a permis d’ailleurs d’enregistrer des avancées significatives en termes de réformes initiées à ce jour. L’ANAPI reste donc reconnaissante pour leur « appui indéfectible » aux autorités qui l’ont accompagnée durant des années dans « ce très pénible processus d’assainissement du climat des affaires », qui, au regard de certaines contraintes et réalités, peut pousser au découragement.
Cet appui a été indispensable dans la coordination du processus de mise en œuvre des réformes pour « faire de la RDC l’une des meilleures destinations des investissements au monde », a fait remarquer le DG de l’ANAPI. L’occasion pour lui de remercier de vive voix Modeste Bahati Lukwebo, le ministre d’État, ministre du Plan. « Durant plusieurs années, il n’a ménagé aucun effort pour voir notre pays être classé dans les meilleurs standards internationaux et son image positive s’améliorant. Il a été présent, à l’œuvre, de jour comme de nuit, dans son rôle de patron du processus des réformes en RDC, pesant même de par son poids personnel dans certaines conditions, pour faire valider au niveau décisionnel les réformes conçues par les experts techniques de différentes administrations et services réformateurs », a-t-il expliqué.
Déficit de communication
Et de poursuivre : « Il a même instauré un mécanisme de suivi permanent de l’évolution des actions engagées dans le cadre de l’assainissement de l’environnement des affaires ». Remerciement également aux différentes administrations et services publics réformateurs, véritables acteurs de la réforme, pour « leur franche collaboration et leur forte implication depuis le début du processus d’assainissement du climat des affaires ». Mais aussi au secteur privé, « partenaire privilégié » du gouvernement dans le processus d’assainissement du climat des affaires. Le secteur privé est représenté dans le Groupe d’experts sur le climat des affaires et participe à « la formulation des propositions des réformes pour que les mesures à prendre répondent aux véritables aspirations du secteur privé, principal bénéficiaire ».
Selon Anthony Nkinzo, les JPO sont une réponse à « l’impérieuse nécessité de renforcer la vulgarisation des réformes initiées, mises en œuvre et d’application effective sur terrain sur les différents indicateurs ». En effet, a-t-il avancé, à l’issue des différentes missions de suivi-évaluation et de collecte des données à Kinshasa et dans les provinces, l’une des principales raisons de la non application des réformes mises en œuvre demeure « la faible communication sur les réformes initiées ». Pire, même certaines structures réformatrices chargées de leur application ne sont pas au courant des réformes initiées par leurs propres administrations. Les mesures mises en œuvre ne se limitant qu’aux décideurs et cadres.
Il en est de même de la cotation du pays dans le Rapport Doing Business, où année après année, le déficit communicationnel revient régulièrement comme observation faite à la RDC par l’équipe d’experts de la Banque mondiale pour appuyer la non-prise en compte de la plupart des réformes pourtant d’application. « Il fallait donc réfléchir sur « la mise en place d’une stratégie de communication simple et efficace », a déclaré le DG de l’ANAPI. Une stratégie à même de permettre d’atteindre une grande frange des bénéficiaires des réformes par la sensibilisation et la vulgarisation sur les efforts consentis par le gouvernement afin d’assainir l’environnement des affaires dans notre pays à travers les différentes administrations et services réformateurs.
Les thématiques
Les premières JPO ont été ainsi organisées du 1er au 3 mars 2018. Elles ont connu un large écho par la présence des autorités et surtout du public qui a été mis au fait des services offerts par l’Administration publique. Les JPO qui deviennent désormais une tradition à l’ANAPI, visent particulièrement « la communication autour des réformes mises en place…
pour assainir le climat des affaires par les services réformateurs eux-mêmes, avec un accent sur les réformes touchant aux indicateurs du Doing Business de la Banque mondiale ». C’est dans ce cadre que l’ANAPI qui coordonne les réformes, travaille en étroite collaboration avec les administrations et services publics responsables de la mise en œuvre des réformes dans l’organisation desdites JPO. Ainsi, lors de l’événement, chaque structure réformatrice tient un stand, en fonction de l’indicateur ou des indicateurs sur lesquels elle intervient, et où les experts répondent à toutes les questions des visiteurs pendant les trois jours (du 9 au 11 mai) de l’activité.
Outre l’expo, les JPO ont consacré une grande partie aux ateliers et présentations sur des thèmes. Les responsables des structures réformatrices et les experts ont développé des sujets à l’intention des visiteurs, en leur fournissant d’importantes informations sur l’exercice des affaires en toute quiétude et à même d’aider à renforcer la sécurité juridique et judiciaire dont le pays a grandement besoin pour promouvoir les investissements directs et étrangers, et sécuriser les investissements domestiques.
Hôte de la cérémonie du lancement des activités de la deuxième édition des JPO de l’ANAPI, Y. K Zekpele Mo-Ndombe, le vice-ministre au Plan, a souhaité notamment que ces JPO qui coïncident avec la collecte des données par la Banque mondiale dans le cadre du prochain Rapport Doing Business 2020, « impactent de manière positive le classement de la RDC dans ledit rapport ». Avant de déclarer ouvertes la deuxième édition des JPO de l’ANAPI, il a invité le public à visiter les stands des administrations et services publics, afin de « concilier la théorie à la pratique ». Mais aussi à participer activement aux ateliers techniques car la mise en œuvre des réformes est une « affaire qui concerne tout Congolais ».
Conscient que le processus de mise en œuvre des réformes étant « laborieux, pénible, complexe et de longue haleine », Zekpele Mo-Ndombe a émis le vœu de voir cette édition « impacter significativement la vie de tout Congolais ou tout étranger vivant en RDC, en présentant les réels efforts fournis pour faire de la RDC une véritable destination des investissements, pas seulement pour une cotation Doing Business ». D’après lui, c’est une affaire de fierté nationale.