LUANDA poursuit sans désemparer ses réformes économiques. Le gouvernement angolais va donc privatiser plus de 190 entreprises publiques, dont 32 grandes entreprises nationales, par le canal du marché boursier. Patrício Vilares, le coordinateur adjoint du Comité technique de la privatisation rattaché au ministère des Finances, précise que le programme de privatisation élaboré par le gouvernement devrait toucher des entreprises opérant dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du tourisme, des finances, des mines, des transports et des télécommunications.
Ricardo de Abreu, le ministre des Transports angolais, avait annoncé, fin mai dernier, la privatisation prochaine de certains aéroports pour améliorer leur gestion. Et cela d’ici la fin de l’année. D’après ce responsable, cette opération vise à assurer une gestion plus efficace des aéroports du pays. Cela devrait permettre d’augmenter le trafic vers les aéroports angolais, estimé à 3,6 millions de passagers par an. Si un appel d’offres international a déjà été lancé à l’attention de potentiels investisseurs, aucun détail n’a encore été révélé sur les infrastructures qui seront ciblées par le nouveau plan. Cette annonce intervient dans un contexte de redynamisation du secteur aérien angolais. Le gouvernement a entrepris d’acquérir de nouveaux appareils pour moderniser la TAAG Angola Airlines, la compagnie nationale. À terme, les autorités envisagent de porter de 15 à 33, le nombre de liaisons couvertes par la TAAG, notamment vers l’Amérique du Nord et du Sud et l’Asie.
Par ailleurs, la Deutsche Bank débloquera 1 milliard d’euros en faveur du secteur privé angolais. C’est ce qu’a annoncé Archer Mangueira, le ministre angolais des Finances, dans un communiqué. Le nouveau financement devrait être accordé dans le cadre d’un accord signé par la banque allemande avec le ministère angolais des Finances et la Banco de Desenvolvimento de Angola. Il s’agit d’une ligne de crédit, garantie par ledit ministère, et visant à améliorer les financements en faveur des entreprises du secteur privé ayant besoin d’apports en capitaux pour mener à bien leurs projets.
Le communiqué indique que le nouveau financement devrait être réparti entre plusieurs banques afin d’améliorer leurs financements à l’endroit du secteur privé. Ce nouveau prêt entre dans le cadre de la stratégie gouvernementale d’appui au secteur privé, afin de réduire la dépendance de l’économie au secteur pétrolier. Grâce à ces investissements, le pays espère enregistrer une croissance de 3,5 % du secteur non pétrolier, à moyen terme.
L’Angola pourrait à nouveau émettre des obligations dès le deuxième trimestre de l’année 2019. Selon une source proche du ministère des Finances, ce sont près de 2 milliards de dollars d’euro-obligations qui devraient être émises par le pays. Cette nouvelle opération ferait partie d’un plan d’emprunt, visant à mobiliser près de 12,3 milliards de dollars, sur le marché interne et externe de la dette. De plus, le gouvernement prévoirait d’utiliser des lignes de crédit pour garantir près de 144 millions de dollars d’emprunts prévus pour être contractés en dehors du marché de la dette. Dans l’objectif de diversifier son économie fortement dépendante du pétrole, le pays d’Afrique australe a multiplié les opérations de mobilisation de ses financements. Malgré une dette publique estimée à 70 % du produit intérieur brut (PIB), le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que le pays restait à un niveau de dette « soutenable ». Pour rappel, la dette publique angolaise reste majoritairement extérieure, à 60 %, contre 40 % pour la dette interne.