L’année 2019 a été difficile mais Congo Airways envisage l’avenir avec optimisme

Janvier est le mois dédié à l’échange de vœux dans les institutions, les entreprises et les associations. Le management et le personnel de la compagnie aérienne nationale n’a pas dérogé à cette tradition. Le vendredi 24 janvier, les membres du conseil d’administration, les cadres de la société et les agents étaient côte à côte.

ON retiendra de cette cérémonie que cette année ne sera pas de tout repos. « Depuis 2018, Congo Airways fait face à une concurrence déloyale et a perdu près de 65 000 passagers par rapport à 2017 », a fait savoir Désiré Balazire Bantu, le directeur général de Congo Airways. Comme en pareille circonstance, il a dressé le bilan de l’année 2019 et dessiné les contours des activités de 2020. Grosso modo, l’année 2019 a été difficile. Les avions de la flotte Q400 n’ont pas été tous disponibles du fait de la lourde maintenance dont le check-c. Cela a laissé des traces sur la productivité et les recettes de la compagnie. Par ailleurs, les coûts des services sont très élevés, notamment le carburant, la maintenance et les services extérieurs.

Néanmoins, la compagnie aérienne nationale a su garder la tête hors de l’eau. Désiré Balazire ne s’est pas empêché d’épingler quelques réalisations, notamment l’ouverture de l’escale de Kolwezi, connectée sur Kinshasa via Mbuyi-Mayi, sur Goma via Lubumbashi et Kalemie. Depuis 2018, a fait savoir le directeur général, Congo Airways fait face à une concurrence déloyale et a perdu près de 65 000 passagers par rapport à 2017. C’est pourquoi, il a lancé un appel à la conscience en rappelant aux chefs d’escale « l’obligation d’améliorer les services pour mieux satisfaire la clientèle » et aux responsables de la société à divers services de « s’impliquer dans cette vision et que les brebis galeuses soient mises hors d’état de nuire en urgence ».

Sonner le réveil

D’après lui, il est temps que les consciences se réveillent : « Les privés ne sont pas plus professionnels que nous, mais ils profitent de nos faiblesses et de l’ignorance de certains passagers pour les dérouter. Congo Airways opère dans les normes internationales, c’est un atout majeur à faire connaître aux compatriotes. » Pour rappel, la compagnie aérienne nationale a été créée le 15 août 2014 mais son premier vol a eu lieu le 20 octobre 2015.

Avec son Plan d’expansion, Congo Airways veut prendre une nouvelle dimension. Cette année, Embraer E175 va faire son entrée, 9 nouvelles escales sont en vue, et les services cargo, handling et maintenance seront opérationnels. Bref, Congo Airways veut élargir son réseau et étoffer sa flotte. Dans la feuille de route opérationnelle pour 2020 présentée par le directeur général, Congo Airways prévoit de relancer à partir de juillet prochain ses vols à destination de Douala au Cameroun et Cotonou au Benin. Pour rappel, ces deux lignes ouvertes le 4 décembre 2018 avaient été suspendues en 2019.

Par ailleurs, Abidjan en Côte d’Ivoire, Libreville au Gabon, Bujumbura au Burundi et Bangui en République centrafricaine constituent les prochaines cibles de Congo Airways. Et sur le réseau domestique, la compagnie aérienne nationale compte ouvrir trois nouvelles dessertes : Ngadolite, Lodja et Buta. Pour gagner ce challenge, Congo Airways a prévu d’acquérir deux Airbus A320 (ou Embraer E190) pour remplacer deux autres qui partiront en maintenance pour un check-c. ; mais aussi  un avion-cargo pour le fret.

Vers octobre, la compagnie aérienne nationale entrera en possession de son premier Embraer E175. Une commande ferme pour l’acquisition de deux unités, avec des droits d’achat pour deux autres pour une valeur totale de 194,4 millions de dollars (en incluant la clause optionnelle) avait été signée le 10 décembre 2019. Dans le cadre de la diversification des activités, le directeur général a en outre annoncé la finalisation des activités de handling et la mise en place d’un atelier de maintenance. Pour rappel, le transporteur aérien dispose actuellement d’une flotte de quatre avions (deux Airbus A320-200 et deux Dash 8). Dans cet élan, Désiré Balazire Bantu se trouve dans le rôle de bâtisseur et investisseur. Dans une interview qu’il nous avait accordée le 2 février 2016, ce brillant technocrate nous rassurait de sa « foi en l’avenir de Congo Airways ». Le temps semble lui donner raison. Sans doute, aujourd’hui, son expérience dans la gestion financière, l’audit et la comptabilité, dans la gestion stratégique et stratégies d’entreprise, dans la gestion du portefeuille, etc., a pesé dans son plan de redressement de Congo Airways. Aujourd’hui, le directeur général a réussi à ramener un climat social apaisé dans l’entreprise.