La consommation de ce produit reste supérieure à sa production actuelle. Pour couvrir ce déficit, une sucrerie pourrait voir le jour dans cette province du pays.
La RDC, à travers son unique sucrerie en activité à Kwilu-Ngongo, dans le Bas-Congo, produit 65.000 tonnes de sucre annuellement, alors que les besoins sont évalués à 120.000 tonnes. Pour couvrir ce déficit, le pays recourt à l’importation de ce produit qui vient notamment de l’Europe, de l’Asie et d’autres pays voisins comme la Tanzanie. Et dire que la production interne, malgré sa faiblesse, prend aussi la direction du Congo-Brazzaville. La sucrerie de Kiliba, dans le Kivu, dont les activités ont été arrêtées, depuis 2008, a été liquidée en 2011, et celle de Lutokila, en Province Orientale, a mis la clé sous le paillasson pour des raisons de fonctionnement. Pour résoudre, tant soit peu, ce problème et dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan national d’implantation des usines de fabrication du sucre, le gouvernement vient d’exhumer le projet sucrier de Mushie Pentane, dans le Bandundu, qui devait se réaliser depuis 1984. Des plantes de canne à sucre couvrant une importante étendue de plus de 20 hectares annonçaient déjà la matérialisation du projet. Malheur a été de constater que, quelques années après, les matériaux rassemblés sur place pour la construction du camp des travailleurs et de l’usine ont été chargés dans des conteneurs, pour Kinshasa. Le projet s’est donc estompé. Contre toute attente, la Troïka, à travers son porte-parole, le ministre délégué aux Finances, Patrick Kitebi, avait récemment annoncé que « le site de Mushie Pentane a été également sélectionné à la suite de l’intérêt manifesté par les partenaires sud-africains, pour l’implantation d’une sucrerie ainsi que la transformation d’autres produits. » Pour le ministre, « les bénéfices attendus de ce projet sont quadruples ». Il s’agit de permettre à la RDC de satisfaire ses besoins en produits alimentaires, d’offrir des services sociaux et des opportunités économiques le long de la chaîne de valeur agricole aux populations rurales, de créer une classe moyenne des entrepreneurs locaux et d’offrir des opportunités illimitées pour des partenaires publics-privés autour des chaînes de valeur ». Ainsi, les études de faisabilité étant déjà faites, l’on attend plus que l’entrée en danse des partenaires pour réactiver ces champs de canne à sucre qui s’étendent sur la route Bandundu ville –Kikwit, en passant par le territoire de Bagata.
Les hommes d’affaires applaudissent
Dans les milieux d’affaires du Bandundu, on salue « une décision du gouvernement, qui offre à la province une opportunité d’investissement, pour sa relance économique ». Pour la Chambre de commerce et de promotion industrielle de Bandundu (CCPIB), un focus regroupant les investisseurs économiques de cette province, c’est une bonne nouvelle pour une province qui est confrontée aux difficultés de plusieurs ordres dont les principales sont le manque de financement, pour réaliser de nombreux projets, l’abandon de ses usines, le déficit dans la distribution de l’énergie électrique, la dégradation des infrastructures et les tracasseries administratives et policières. Pour redynamiser l’économie de cette grande entité, la CCPIB avait sollicité auprès de certains bailleurs et partenaires comme l’Afrique du Sud, l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), le Fonds pour la Promotion des investissements (FPI), et la Banque africaine du Développement (BAD), le financement de huit projets dont celui de la sucrerie de Mushie Pentane, du chemin de fer Ilebo-Bandundu-Kinshasa, de la réhabilitation de la Pêcherie industrielle de Bandundu, de la Société de brasserie de Bandundu (SOBRABAND), l’unique brasserie de la province, de la réhabilitation et la relance des huileries (principales industries agro-alimentaires de la province), de la relance des activités agro-pastorales, la création des activités de l’éco-tourisme, du tourisme cynégétique et enfin, du projet d’exploitation du pétrole dans la cuvette centrale.