Le projet d’édit des finances 2014 pour la ville-province de Kinshasa a été jugé recevable par l’Assemblée provinciale, avant d’être envoyé à la commission économico-financière de cette institution pour des réajustements. C’était à l’issue de la réplique du gouverneur André Kimbuta Yango à leurs préoccupations.
Au cours des prochaines séances plénières, l’Assemblée provinciale de Kinshasa devra donc examiner, en votant article par article, les prévisions budgétaires de la ville de Kinshasa pour l’exercice 2014 qui s’élèvent à 408.230.749.731 FC, soit l’équivalent d’au moins 408 millions USD.
Ce budget présente un taux d’accroissement de 11 %. Alors que le PIB de la ville est de 5,53 %.
Dans ses prévisions, le gouvernement provincial ne compte réaliser que 281 821 398 783 Fc de recettes propres. Ce qui constitue près 23 % du montant global du budget, le reste devant être constitué par le budget d’investissement que le gouvernement central doit verser dans les caisses de la ville.
Relever le défi de la maximisation des recettes
La maximisation des recettes reste un grand défi à relever par le gouvernement provincial dirigé par André Kimbuta Yango. Pour y arriver, la ville de Kinshasa compte déployer des quartiers fiscaux da ns les différentes communes. Alors que de l’autre côté, elle continue toujours à attendre l’application de la retenue de 40 % à la source en vue de mettre fin à la problématique du budget d’investissement.
Dans l’optique de relever le défi lié à la maximisation des recettes, le gouvernement Kimbuta pense que la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK) est le pilier principale de toutes les actions qui devront être menées par la ville-province afin de permettre au gouvernement provincial d’avoir les moyens de sa politique. Pour le gouverneur, cette régie financière urbaine qu’il a créée après son élection en qualité de gouverneur de province, est un puissant canal de collecte des recettes dues à la ville pour son développement.
Dans ses interventions devant les députés provinciaux, le gouverneur André Kimbuta a relevé le faible niveau de mobilisation de recettes par la ville. Il a également déploré les blocages dans le versement de la rétrocession due à la ville par le gouvernement central. Pour maximiser les recettes de la ville, le chef de l’exécutif a notamment demandé aux députés provinciaux « d’user des moyens légaux pour permettre à la ville d’entrer en possession des taxes non recouvrées par le gouvernement provincial dans divers domaines ».
Poursuivre l’exécution du PAP 2013-2016
Les principaux points retenus dans le projet d’édit des finances de l’exécutif de la capitale congolaise visent la réduction de la vulnérabilité à Kinshasa. Alors que dans les principaux axes, le programme d’actions prioritaires (PAP) s’appuie sur l’aménagement urbain, la protection de l‘environnement, la création de l’emploi et l’amélioration du transport urbain. « On ne peut pas construire une ville ou la développer en paroles », a déclaré à la presse au sortir de la plénière, en remerciant les députés provinciaux d’« avoir accepté ce projet de budget, qui, à l’étape finale, dotera la ville des moyens de sa politique ».
Appel à intérioriser la culture fiscale
Dans la foulée, le gouverneur André Kimbuta a appelé les Kinois à « intérioriser la culture fiscale en payant régulièrement à l’administration urbaine les taxes qui lui sont dues ».
Sur le plan économique, le gouverneur de la ville-province de Kinshasa a insisté sur la profonde mutation qui a marqué la vie du pays, principalement dans le domaine des finances publiques caractérisée par la loi portant nouvelle nomenclature de taxe, promulguée récemment par le chef de l’état, Joseph Kabila Kabange. Le Budget 2014 pour la ville de Kinshasa, intègre cette nouvelle nomenclature des actes générateurs des recettes.
Revêtir Kinshasa de sa belle robe
Depuis son élection à la tête de la capitale congolaise, en 2006, André Kimbuta Yango a pris l’engagement de revêtir Kinshasa de sa plus belle robe. Pour y arriver, il organisé des descentes dans les quatre districts de la ville-province, en vue de recueillir les désidératas de la population. C’est donc ces préoccupations de la population kinoise qui ont constitué la matière aux Etats généraux tenus au centre Nganda, dans la commune de Kintambo, qui ont permis l’établissement du programme gouvernemental qui a guidé et continue à canaliser l’action du gouvernement provincial.
Dans cette action, il est clairement ressorti la volonté de refaire de la capitale congolaise, « Kin-la-belle ».
Dans cette optique, les grands axes de l’action du gouvernement provincial sont, la sécurité des personnes et de leurs biens (la lutte contre le banditisme urbaine), la salubrité (ici, le gouvernement a instauré le système de gestion intégrée des déchets, dont le point de chute est le Centre d’enfouissement technique situé à Mpasa, à l’est de la ville), l’amélioration du transport en commun ( avec une nouvelle société qu’est le New Transkin), la réhabilitation de la voirie, etc. Pour arriver à réaliser ces projets, le gouvernement provincial exhorte toujours la population à s’impliquer, notamment en payant les taxes. Mais, cela ne pourra également se réaliser que quand le gouvernement central s’acquitte de ses obligations envers le gouvernement provincial notamment, en lui rétrocédant le 40 % qui lui sont dus.