KINSHASA, (AFP) – Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, s’est déclaré mardi “préoccupé” par la situation dans les prisons de la République démocratique du Congo, après avoir visité la prison centrale de Kinshasa.
Lors d’une conférence de presse au siège du CICR, Peter Maurer a expliqué que la prison centrale de Kinshasa se caractérisait par “de vieilles infrastructures qui représentent un risque pour les détenus”, par des services médicaux défaillants et par une nourriture non “adéquate” et insuffisante.
“Et bien sûr, il y a le problème plus large qui, probablement, est à l’origine de la surpopulation, c’est les dysfonctionnements du système juridique qui font que trop de gens sont en prison en attendant un jugement. Et trop de gens sont en prison en attendant un jugement, et trop longtemps”, a-t-il ajouté.
Selon lui, “on peut observer ce genre de phénomène à peu près dans toutes les prisons” de RDC. Cependant, a-t-il affirmé, la ministre de la Justice Wivine Matipa, qu’il a rencontrée mardi, a fait preuve d'”ouverture d’esprit (…) pour améliorer la situation dans les prisons”.
“Durant les trois premiers mois de l’année, le CICR a effectué 60 visites auprès de 4.800 détenus dans plus d’une trentaine de lieux de détention (et) assuré le suivi individuel de plus de 450 d’entre eux” dans le cadre de sa promotion d’un “traitement humain” des prisonniers, explique un document du CICR.
Les centres pénitentiaires de RDC sont particulièrement vétustes et surpeuplés, datant de l’époque coloniale belge. Les prisonniers vivent dans des conditions d’hygiène désastreuses, exposés à de nombreuses maladies, à la déshydratation et à la malnutrition, voire à la famine. On peut y mourir de faim ou de torture.
Dans un rapport publié mi-avril, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) explique que la province du Kasaï-Oriental (Centre) ne dispose que d’une seule prison prévue pour “accueillir au maximum 250 personnes” mais qui, au 31 décembre, en comptait “751”.
Sur ces 751 détenus, l’Acaj a recensé 444 prévenus, dont 19 femmes. Elle a par ailleurs indiqué “l’année 2012 a enregistré 7 décès par manque de soins médicaux”.
Mercredi et jeudi, Peter Maurer sera en visite à Goma, capitale de la province riche et instable du Nord-Kivu (Est), où il entend attirer l’attention sur les ravages causés par des années de conflits dans l’Est congolais.
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