Le FMI mènera en RDC une mission d’évaluation de la gouvernance en octobre

Dans leurs conclusions sur pied de l’article IV des statuts du Fonds monétaire international, les administrateurs ont en résumé posé ceci : améliorer le climat des affaires pour attirer des investisseurs privés et promouvoir une croissance inclusive, réduire en priorité le fardeau administratif, simplifier le système fiscal et réformer le système judiciaire. Les autorités du pays ont sollicité une mission du FMI quant à ce.

LE MOINS que l’on puisse dire est que l’avis (favorable ou défavorable) du conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) sur le rapport des missions de ses experts en République démocratique du Congo était attendu avec impatience à Kinshasa. Il est tombé, le 26 août, sous forme de préalables. En effet, le conseil d’administration du FMI s’est réuni pour se pencher sur les consultations pour l’année 2019 avec la RDC au titre de l’article IV des statuts du FMI.

Rappelons que conformément aux dispositions de cet article, le Fonds procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du conseil d’administration. C’est ce qui a été fait. 

Selon le tableau dressé par les experts du FMI, la RDC qui n’était plus en programme avec l’institution de Bretton Woods depuis 2015, est « confrontée à des problèmes de développement considérables en dépit de sa richesse en ressources naturelles. Le pays fait face actuellement à sa plus grande flambée de l’épidémie de maladie à virus Ébola ». 

Pronostic

En se projetant dans l’avenir, la croissance du PIB devrait fléchir à 4,3 % en 2019, du fait de la baisse des prix du cuivre et du cobalt après les pics enregistrés en 2018. Un déficit budgétaire de 0,2 % du PIB est attendu, car les recettes minières devraient être plus faibles qu’en 2018. Le déficit courant devrait tomber à 3,5 % du PIB, et les réserves de change de la Banque centrale devraient monter à 3,7 semaines d’importations. 

Sur la base des politiques actuelles, les recettes resteront bien en deçà de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne en dépit de l’impact positif du nouveau code minier. La prolifération des taxes et des institutions chargées de l’impôt, l’étendue des exonérations fiscales, l’étroitesse de l’assiette de l’impôt ainsi que des frontières longues et poreuses en sont les raisons. Les chiffres effectifs ont eu tendance à s’écarter largement des projections budgétaires, ce qui nuit à la crédibilité du processus budgétaire et de la surveillance par le Parlement. Les procédures de dépenses d’urgence ont été largement utilisées, et des arriérés intérieurs importants ont été accumulés. Quant à la politique monétaire, elle a été entravée par la forte dollarisation. Une nouvelle loi sur la Banque centrale a été promulguée en 2018 afin de renforcer son indépendance, d’accroître son capital et de renforcer sa capacité à surveiller le système financier. 

La transparence et la responsabilisation de la gestion des ressources naturelles constituent des enjeux majeurs pour le pays. Un décret de 2011 prévoyant que l’État publie tous les contrats relatifs à l’industrie minière, au pétrole et à la sylviculture n’a pas été totalement appliqué. Les états financiers audités de certaines entreprises publiques ne sont pas publiés. Le FMI mènera une mission d’évaluation de la gouvernance en octobre. Par ailleurs, le climat des affaires reste difficile en raison d’un large éventail de facteurs, notamment la complexité de la fiscalité et la vulnérabilité judiciaire. Les coûts de production sont élevés en raison de l’insuffisance des infrastructures.