«Nous avons un accord», a déclaré Kofi Annan à Reuters, le 11 mai, au terme d’une journée de discussions à Genève avec le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue ghanéen John Dramani Mahama. L’ancien secrétaire général des Nations unies avait offert sa médiation dans le dossier.
Les deux présidents ont trouvé un accord sur le litige frontalier opposant leurs pays depuis 2007. En effet, le Ghana et la Côte d’Ivoire se disputent une zone riche en pétrole située à la limite des frontières maritimes entre les deux pays, frontières qui n’ont jamais été délimitées avec précision.
Ce conflit frontalier avait éclaté en 2007 suite à la découverte d’un important gisement pétrolier au large des côtes ghanéennes. Accra a été le premier à trouver du pétrole dans cette zone baptisée C100, située dans le bassin de Tano et croyait avoir des droits exclusifs sur la zone. Voilà qu’en avril 2013, la Côte d’Ivoire annonce également qu’elle avait découvert du pétrole dans un bloc au large de ses côtes et à proximité du célèbre champ ghanéen de Jubilee.
Depuis, Accra et Abidjan ont convenu de régler leur différend frontalier à l’amiable. Mais les négociations se révèlent difficiles dès que la question de la répartition des ressources pétrolières est évoquée, tant les sommes en jeu sont considérables. La frontière maritime entre les deux pays recèlerait, selon les estimations des experts, environ 2 milliards de barils de réserves de pétrole et 1 200 milliards de pieds cubes de gaz naturel.
La chambre spéciale du Tribunal international du droit de la mer (TIDM), basée à Hambourg, a décidé en avril dernier que le Ghana pouvait continuer à mettre en œuvre un projet pétrolier offshore dans le secteur. La chambre a aussi imposé dans le même temps l’interdiction de nouveaux forages.
La décision du tribunal de Hambourg a été jugée favorable au Ghana et à la compagnie pétrolière britannique Tullow, qui dirige le consortium exploitant le gisement offshore TEN. Tullow a déjà procédé, dans ce secteur, aux forages de puits nécessaires au lancement de la production. Dans son arrêt rendu en avril, le Tribunal international du droit de la mer ne s’est pas prononcé sur le fond de l’affaire. Il devra trancher de façon définitive sur le litige frontalier en 2017.