Cinq cent quatorze dollars en 2014, contre cinq cent douze en 1960. Il n’en fallait pas plus pour réjouir Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, qui est persuadé que c’est une remarquable avancée.
La sixième réunion de politique monétaire a été l’occasion pour le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) de relever que la croissance économique du pays connaît des avancées spectaculaires et elle est demeurée stable quatorze ans successifs. « Cinquante-cinq ans d’âge, c’est plus que la maturité. C’est un pays qui a eu un PIB par habitant en 2014 de 514 dollars alors qu’en 1960, nous étions à 512 dollars. Nous projetons pour fin 2015, un revenu par habitant de 571 dollars », a-t-il indiqué. Selon lui, les performances que la RDC a enregistrées témoignent qu’elle est dirigée par des « personnes matures », qui ont su mettre en place une gestion de la chose publique responsable et sage. « C’est depuis 2002 que nous avons mis en place des réformes structurelles sur le plan politique, social et économique et le pays renoue avec une forte croissance. Et la moyenne de cette croissance est de 6,8 », a-t-il expliqué. Il a notamment dressé le bilan à mi-parcours des évolutions macroéconomiques en 2015, tant du point de vue international que national, en analysant les perspectives pour le reste de l’année.
1,6 milliard de dollars de réserves de change
Par ailleurs, Mutombo Mwana Nyembo a indiqué que son institution a réalisé une réserve de change de 1,6 milliard de dollars. D’après lui, la BCC a maintenu le dispositif de politique monétaire dont 2 % de taux directeur et l’inflation en deçà de 1 %. Le coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises, à vue et à terme, est aussi respectivement maintenu à 8 % et 7 %. Pour lui, cette performance se justifie par la stabilité observée dans presque tous les segments du secteur économique, malgré la petite baisse des cours des matières premières.
Lancement officiel du projet monétique interbancaire
La BCC continue d’innover. Elle a lancé officiellement son projet monétique interbancaire le 13 juillet, en présence des membres de l’Association congolaise des banques (ACB). Ce projet entre dans le cadre du processus de modernisation du système national de paiement. Il va accompagner les banques commerciales et d’autres institutions financières dans la recherche des solutions de paiements électroniques interbancaires, à travers les cartes bancaires. « Le paysage actuel est caractérisé par des solutions de paiements électroniques qui sont cloisonnées et privatisées. Cela prive le pays de tirer profit des avantages du progrès technique et de l’innovation dans notre système », a indiqué le gouverneur de la BCC.
Pour la réalisation du projet, il a opté pour une approche participative en les associant les banques à chaque étape. « Aujourd’hui, les mobiles banking existe mais ils ne sont pas encore interbancaires. Je crois que d’ici à la fin du premier semestre 2016, tout au plus au troisième trimestre, nous allons mettre en service le système national de paiement modernisé », a-t-il promis.
Satisfaction des banquiers
Le président de l’ACB, Michel Losembe, n’a pas caché sa satisfaction en voyant l’effort fourni par la BCC depuis quatre ans dans ce projet. Il a souhaité le voir aboutir. « Nous ne pouvons qu’être satisfaits par toute l’évolution technologique qui permet la croissance du système financier et l’amélioration de l’inclusion financière », a-t-il déclaré en indiquant que le Congo est passé de 50 millions de dollars de dépôt, après la guerre civile, à 4 milliards de dollars, avec 5 millions de personnes connectées au système financier au sens large.