C’était l’une de ses promesses de campagne : combattre «le démon de la corruption» dans son pays. Pour montrer sa bonne volonté, le président nigérian Muhammadu Buhari s’est donc livré à l’exercice de la déclaration de patrimoine.
De manière spartiate. C’est ainsi que vivrait le chef de l’État nigérian, Muhammadu Buhari, si l’on en croit les communicants de la présidence, qui ont publié le 2 septembre sa déclaration de patrimoine, quelques semaines après avoir annoncé que le salaire présidentiel serait réduit de moitié. Selon le document, le président nigérian affirme n’avoir que 30 millions de nairas (136 000 euros) sur son compte en banque. Et jure ne posséder ni compte à l’étranger, ni concession pétrolière.
Muhammadu Buhari, qui a déjà dirigé le Nigeria de 1983 à 1985 à la suite d’un coup d’État, a également à la tête d’une agence gouvernementale de développement financée par les revenus du pétrole. Des postes qui auraient d’autant plus lui permettre de s’enrichir que la classe politique nigériane est régulièrement engluée dans des scandales de corruption. Ce que son porte-parole, Garba Shehu, insiste pour clarifier.
Cinq maisons pour Buhari, quatre pour Yemi Osinbajo
Son vice-président Yemi Osinbajo semble en revanche bien mieux loti. Ce dernier, ancien avocat général de Lagos, possédait 425 000 euros sur son compte nigérian, ainsi que 29 000 euros ailleurs, selon le communiqué.
Yemi Osinbajo, également pasteur pentecôtiste, possède par ailleurs quatre maisons, dont une propriété hypothéquée à Bedford, dans le centre de l’Angleterre. Il a également des parts dans six sociétés privées, y compris le géant des télécommunications MTN Nigeria.
Muhammadu Buhari, détient quant à lui des parts dans trois sociétés : une usine de fabrication de peinture et deux banques commerciales, cinq maisons à Abuja et dans les villes nordiques de Kano, Kaduna et Daura, dont il est originaire. Mais aussi des fermes, un verger, un ranch, du bétail et des voitures, dont certaines étaient des cadeaux.
Des informations rares
La publication d’une telle déclaration est rare au Nigeria. Si la loi stipule que le président et son vice-président doivent déclarer leur patrimoine dans les 100 jours après leur prise de fonction, les dirigeants précédents n’ont pas toujours listé publiquement leurs actifs.
Ces déclarations doivent encore être validées par le Bureau du code de déontologie (CCB), l’agence d’état mandatée par la Constitution pour les recevoir et les vérifier.