IN FINE, la création du Parc minier du Lualaba a pour objectif de « rendre visible » la décentralisation par la délocalisation des sièges sociaux des entreprises minières, jadis installés à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga.
Ce parc minier moderne sera érigé sur le site Manga Manga à quelque 10 km de la RN 39. L’ambition de l’exécutif provincial est justement la modernisation de cette route par l’asphaltage et la mise en conformité des ponts aux normes (plus ou moins 100 tonnes).
Cette route part de Kolwezi à Dilolo sur une distance de quelque 450 km, auxquels s’ajoutent 30 km de la bretelle Divuma-Kisenge Manganèse, et 7 km de la route Kasaji-Lueu vers Sandoa, soit un linéaire total de 487 km. Coût de l’investissement : 487 millions de dollars. La modernisation de cette route est indispensable car elle sert d’exutoire pour l’export vers le port de Lobito (Angola) sur l’Océan Atlantique, mais aussi pour les échanges avecle centre du pays et Kinshasa.
En mai, Kolwezi a abrité la 2è édition d’« Alternatif Mining Indaba-République Démocratique du Congo, Mines et Développement Durable » présidée par Fifi Masuka Saini, la vice-Gouv’ sur le thème « Mines et Développement Durable pour l’émergence de la RDC ». Pour Fifi Masuka, il faut mettre fin au paradoxe entre l’immensité et la diversité des richesses au Lualaba et la pauvreté criante de sa population. « Le secteur minier devrait réellement être au service de la nation et de la population pour un développement durable », a-t-elle laissé entendre. La gestion du secteur minier et son impact sur le social et l’environnement préoccupent l’exécutif provincial du Lualaba.
L’activité minière
L’exploitation minière industrielle s’est imposée comme créatrice d’emplois. L’exploitation du cuivre et du cobalt cohabite avec des poches d’exploitation artisanale. Un habitant nous explique qu’être creuseur artisanal ou intermédiaire commercial de la chaîne d’exploitation artisanale est perçu, ici, socio-culturellement comme un travail à rémunération honorant l’homme et la communauté. Aujourd’hui, les autorités provinciales sensibilisent sur le travail des femmes et des enfants dans les ZEA.
Les secteurs d’avenir
Les grandes entreprises locales sont Kamoto Copper Company (KCC), Mutanda Mine (MUMI), la GECAMINES (GCM), EGMF et GPM. Les grandes entreprises minières ont permis l’émergence d’autres entreprises, comme les stations-services, l’hôtellerie, la location des engins miniers, les services de maintenance et d’entretien, etc.
Pourtant, aux côtés des mines, le Lualaba peut développer une grande activité touristique (tourisme industriel, géo-tourisme, tourisme culturel, agrotourisme, etc.), et une industrie hôtelière à Kolwezi. Le Lualaba possède plusieurs sites (grottes, chutes, cascades et paysages).
Pour l’exécutif provincial, le tourisme se positionne comme une alternative de développement à l’exploitation minière. C’est pourquoi, il recherche les financements pour le conditionnement des sites, la construction des voies d’accès et des infrastructures hôtelières.
De même pour l’agriculture marginalisé par le secteur minier. Jadis considérée comme l’un des greniers du pays, la province du Lualaba peut encore se relancer en développant des activités agro-pastorales, à travers les cultures de manioc, maïs, patate douce, tabac, coton, arachide, ananas, banane, mangue, carottes… Avec 3 639 240 ha de terres arables disponibles, des cours d’eau intarissables offrant la possibilité d’irrigation ou la construction des étangs pour la pisciculture, un climat tropical…, l’agriculture a besoin d’un nouveau souffle afin d’assurer la sécurité alimentaire de la population et de réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. L’exécutif provincial y accordent une attention particulière pour qu’aux côtés des mines Kolwezi développe une agriculture industrielle apte à couvrir les besoins alimentaires locaux et avec possibilité d’exporter.
Avec la présence de plusieurs sociétés minières, le déficit énergétique offre des opportunités d’investissement. Pour l’exploitation minière, les besoins en hydroélectricité sont évalués à quelque 1000 MW, alors que la production actuelle est à quelque 500 MW. Les potentialités de la province sont par ailleurs estimées à 946 MW.
Position stratégique
Par ailleurs, Kolwezi possède aussi un aéroport national qui ne peut pas recevoir des avions gros porteurs. Les autorités envisagent fermement sa modernisation afin de l’adapter aux standards internationaux et de booster davantage l’économie de la province. Elles misent aussi sur la position stratégique de la ville, véritable halle ferroviaire et carrefour routier (RN1 et RN39) d’intérêt général (nord de la Zambie, nord-est de l’Angola et sud-est de la RDC).
L’exécutif provincial mise sur cette position en construisant et/ou en réhabilitant les infrastructures de transport. Question de faire de Kolwezi un « grand pool de développement et d’échanges commerciaux importants ».