Le PARSSA est à l’heure du bilan

En quatre ans, presque, d’activités dans le Nord du pays, le Projet a permis aux ménages d’accroître leur production et d’améliorer leurs conditions de vie. La Banque mondiale, pourvoyeuse de fonds, a accepté de poursuivre l’activité.

Une paysanne dans un champ de manioc et de maÏs.
Une paysanne dans un champ de manioc et de maÏs.

L’examen de passage aura été un succès pour le Projet d’appui à la réhabilitation et à la relance du secteur agricole (PARSSA). Mis en œuvre en janvier 2011, il arrive à son terme en décembre prochain. Mais voilà qu’à l’issue d’une mission d’évaluation sur le site d’exécution, dans ceux qui sont devenus les provinces de la Mongala, du Sud et du Nord-Ubangi, la Banque mondiale a accepté de financer ce projet pour une année encore. Le PARSSA est une initiative de développement. Le choix porté sur l’ancienne province était motivé par son enclavement et par de nombreuses épizooties qui décimaient des espèces animales. Doté de 120 millions de dollars, le PARSSA mène des actions visant l’amélioration de la production végétale et animale, la réhabilitation des infrastructures de base, la construction des marchés et des entrepôts…

Restitution

Il contribue aussi à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvrette, en augmentant la productivité agricole et animale, ainsi que la commercialisation des produits de l’exploitation paysanne. Parallèlement, le PARSSA participe aux travaux de réhabilitation des routes de desserte agricole. La mission de supervision de ce projet a organisé, le 21 octobre, une séance de restitution à la Halle de la Gombe. Dans l’ensemble, des progrès ont été constatés dans l’exécution du projet. Selon son coordonnateur national, Alfred Kibangula, le taux d’exécution a été de 82,5%. Mais compte tenu des pertes de change, évaluées à près de 5 millions de dollars, l’affectation au projet des fonds additionnels est plus qu’urgente pour que celui-ci aille à son terme, en accomplissant tous ses objectifs. « C’est une question qui va être traitée entre le gouvernement, la Banque mondiale et la coordination du projet dans le cadre des propositions  à l’extension du projet », a rassuré Alfred Kibangula.

Défaillances

Le PARSSA a contribué positivement à améliorer les revenus des populations bénéficiaires, certes. Mais la secrétaire générale au Plan, Monique Likele, a déploré le fait que les indicateurs de développement ne soient pas quantifiés dans le rapport de la mission de supervision. Ces indicateurs renseignent sur la sécurité alimentaire et la promotion d’une agriculture durable. « Pour le développement, il serait mieux de connaître le niveau de satisfaction des populations bénéficiaires », a-t-elle fait remarquer. À Kinshasa, des paysans ont souhaité bénéficier du PARSSA pour l’aménagement du périmètre rizicole de Mikonga, ainsi que pour la réhabilitation des routes de desserte agricole, notamment la voie qui mène vers N’Djili brasserie, d’où viennent d’importantes quantités de produits maraichers vendus sur les marchés kinois. Dans sa configuration initiale, le PARSSA avait intégré la ville de Kinshasa, notamment le Pool Malebo, dans son champ d’activités.

D’après Alfred Kibangula, les fonds destinés à la ville de Kinshasa ont été réaffectés, après restructuration du projet, à d’autres activités dans les trois provinces du Nord du pays. Amadou Oumar Ba, chargé du projet à la Banque mondiale, a essayé de calmer les esprits en déclarant que le PARSSA évolue au gré des coûts. « Le projet PARSSA avait bien tenu compte du développement de la ville de Kinshasa, c’est-à-dire, du Pool Malebo (à proximité de Kinshasa). Mais il a été confronté à des contraintes diverses, notamment l’occupation anarchique de ses terrains et les coûts exorbitants de l’aménagement des périmètres rizicoles de Mikonga. Ce qui a fait perdre au Pool Malebo sa ligne budgétaire dans ce projet », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, Amadou Ba a estimé que l’impact du projet est palpable à travers ces différentes composantes végétale, animale et infrastructures rurales.

Indicateurs du projet

L’impact sur les populations bénéficiaires se situe au niveau de la qualité et de la quantité des semences améliorées remises par les agri-multiplicateurs, en collaboration avec le Service national des semences (SENASEM) et l’Institut national pour l’étude et la recherche agronomiques (INERA). En moyenne, 20% des ménages sont touchés dans la zone d’intervention du projet (Mongala, Sud et Nord-Ubangi). À cet effet 1 500 tonnes de maïs, de riz, d’arachides ainsi que des boutures linéaires de manioc ont été produits pour être distribués aux petits exploitants agricoles. Ce qui a accru les productions végétales en induisant la création locale des richesses et en contribuant à la réduction de la pauvreté constatée à travers l’expansion des caisses villageoises autogérées.

En décembre 2015, le PARSSA pourrait atteindre près de 105 000 ménages de petits producteurs, dont 45% sont des femmes. En ce qui concerne le volet infrastructures rurales, 1 700 km de routes de desserte agricole ont été réhabilités. À cet effet, Moussa de l’Agence UNOPS du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a indiqué que les infrastructures routières ont un effet à impact direct sur la vie des populations, du moment où elles favorisent le trafic et réduisent sensiblement les tarifs de transport. Un autre défi, c’est la problématique de l’entretien des routes réhabilitées, pour leur durabilité en termes d’acquis du projet. Pour la Banque mondiale, il revient au gouvernement de garantir cette durabilité, surtout dans les zones couvertes par le PARSSA.