LE BARIL de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, a perdu à Londres 4 cents, ou 0,1 %, pour terminer à 45,05 dollars le dernier jour de cotation. À New York, le baril américain de WTI pour le même mois a cédé 7 cents, ou 0,2 % pour finir à 42,97 dollars. L’ouragan Laura, l’un des plus violents à avoir jamais frappé la Louisiane, a finalement été rétrogradé en tempête tropicale le jeudi 27 août après-midi et a fait moins de dommages qu’imaginé au début de la semaine. « On n’a eu aucun écho de dégâts majeurs sur les raffineries ou d’inondations massives, ce qui devrait permettre à l’industrie de rebondir rapidement », a fait remarquer Phil Flynn de Price Futures Group.
« Même s’il est possible que des raffineries restent fermées pendant plusieurs semaines, elles profiteront de cette occasion pour faire de la maintenance, et après une certaine faiblesse saisonnière des prix, le pétrole devrait reprendre sa tendance à la hausse à long terme », avance l’expert. « Cela ne veut pas dire que l’ouragan Laura n’a pas causé de dégâts importants et n’affectera pas la demande à court terme, mais nous devrions le récupérer rapidement », estime-t-il.
Ce phénomène météorologique portait depuis plusieurs jours les cours du brut du fait de la menace qu’il représentait dans une région importante pour la production et le raffinage du brut aux États-Unis, notamment les grands centres de Lake Charles en Louisiane et de la zone de Beaumont/Port Arthur au Texas. Au total, environ 84 % de la production pétrolière dans le golfe du Mexique était encore suspendue et 257 plateformes évacuées, selon le dernier relevé en date de l’agence américaine BSEE le vendredi 28 août.
Le repli des prix du brut est toutefois resté limité en raison de la baisse du dollar, de l’ordre de 0,6 % face à un panier de monnaies le même vendredi. Ce repli a tendance à rendre le baril, libellé dans la monnaie américaine, plus attractif pour les investisseurs munis d’autres devises. Les cours du pétrole étaient donc stables le vendredi dernier, pris entre deux forces opposées: l’ouragan Laura moins fort que redouté aux États-Unis et une baisse du dollar.
Et toutes les installations seront inspectées après leur passage et pourront reprendre immédiatement la production, a souligné l’agence BSEE. Les prix du brut retrouvaient par ailleurs du soutien avec la baisse du dollar, ont noté plusieurs analystes, au lendemain de l’annonce d’un assouplissement accru de la politique monétaire de la Banque centrale américaine par son président Jerome Powell.
Toute baisse du billet vert – de l’ordre de 0,6 % face à un panier de monnaies le vendredi dernier – rend le baril, libellé en dollar, plus attractif pour les investisseurs munis d’autres devises.
Or : des hauts et des bas
Le cours de l’or a fluctué la semaine dernière au gré des annonces de la Fed et des mouvements du dollar pour finalement arriver un peu au-dessus de son cours de clôture le vendredi dernier. Le prix de l’or « connaît des hauts et des bas (…) alors que les investisseurs essayent de déchiffrer ce que la nouvelle position de la Fed au sujet de l’inflation pourrait signifier pour le métal jaune », a estimé Han Tan, analyste de FXTM. Pendant le discours de Jerome Powell, le président de la Banque centrale américaine, le jeudi dernier, le cours de l’once d’or a grimpé au-dessus de 1 975 dollars avant de redescendre à 1 910 dollars dans la foulée, un mouvement « spectaculaire » pour Carsten Fritsch, de Commerzbank.
En cause, une modification majeure de la politique monétaire de l’institution: elle prévoit désormais que l’inflation peut rester au-dessus de l’objectif de 2,0 % « pendant un certain temps » avant qu’elle n’ait à agir en augmentant les taux d’intérêt. L’or évolue toujours à un niveau historiquement élevé, au-dessus d’un prix qui jusqu’à fin juillet n’avait jamais été atteint dans l’histoire.
Considéré comme la valeur refuge par excellence, l’or a tendance à s’apprécier en période d’incertitude économique, alimentée ces jours-ci par la hausse des nouveaux cas de Covid-19 en Europe, notamment en France et en Espagne. Sur le London Bullion Market, l’once d’or a valu 1 966,67 dollars le vendredi dernier, contre 1 940,48 dollars le vendredi précédent en clôture.
L’aluminium progresse. Le cours de l’aluminium a grimpé la semaine dernière, aidé par une preuve de dialogue entre Pékin et Washington alors que les deux principales économies de la planète se livrent une guerre commerciale à grands coups de droits de douanes punitifs et réciproques. Les États-Unis ont assuré en début de la semaine dernière qu’ils étaient engagés avec la Chine à œuvrer pour la réussite de leur accord commercial, selon un communiqué de l’administration américaine à l’issue d’une conférence téléphonique avec Liu He, le vice-1ER Ministre chinois.
De son côté, le ministère chinois du Commerce a fait état d’un « dialogue constructif sur le renforcement de la coordination des politiques macro-économiques des deux pays ». Les cours des métaux industriels, aluminium compris, sont très sensibles à la demande en Chine qui engloutit quantité de matières premières. Cependant, l’augmentation récente des prix « n’est pas justifiée » selon Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank, qui s’inquiète de l’offre excédentaire d’aluminium.
Selon les données les plus récentes du Bureau mondial des statistiques sur les métaux (WBMS), le marché de l’aluminium était en surplus de 1,335 million tonnes sur la période allant de janvier à juin 2020, soit près de deux fois l’ensemble de l’année 2019. Sur le London Metal Exchange (LME), la tonne d’aluminium pour livraison dans trois mois s’est échangé à 1 800 dollars le vendredi dernier, contre 1 765 dollars le vendredi précédent en fin de séance. Ce seuil symbolique de 1 800 dollars la tonne avait déjà été franchi le jeudi dernier pour la première fois depuis fin janvier.
Coton : vents favorables
Le cours du coton a progressé sur la semaine, aidé par les dégâts potentiels de l’ouragan Laura dans plusieurs zones productrices aux États-Unis. La livre de coton à New York a même atteint le mardi 25 août un nouveau plus haut depuis fin février et la chute des cours provoquée par la pandémie de Covid-19, à 66,45 cents. « Le marché s’est inquiété des dégâts causés aux cultures par l’ouragan Laura », a expliqué dans une note Jack Scoville, analyste de Price Group.
Mais le phénomène météorologique, l’un des plus violents à avoir jamais frappé la Louisiane, a finalement été rétrogradé en tempête tropicale le jeudi dernier et a fait moins de dommages qu’imaginé au début de la semaine. « La demande à l’exportation de coton américain, qui a été faible ces dernières semaines, s’est améliorée », a complété Scoville pour expliquer le regain de son prix sur la semaine. La livre de coton pour livraison en décembre à New York a valu 65,02 cents le vendredi dernier, contre 64,28 cents la semaine précédente à la clôture.