Les dirigeants d’Alcatel et de Nokia doivent s’entretenir avec François Hollande sur le projet de fusion des deux groupes.
Nokia veut racheter Alcatel. L’équipementier en télécommunications finlandais et son concurrent franco-américain ont annoncé l’ouverture de négociations en ce sens dans un communiqué commun. Le rapprochement entre les deux entreprises pourrait prendre la forme d’une offre publique d’échange en action. Le gouvernement français se dit «attentif» et François Hollande a convoqué les dirigeants des deux groupes le mardi à l’Elysée.
Les informations du journal Les Echos se trouvent donc confirmées : « Nokia et Alcatel-Lucent confirment être en discussions sur un possible rapprochement, qui pourrait prendre la forme d’une offre échange en actions de Nokia sur Alcatel-Lucent », écrivent, dans un communiqué commun, les directions des deux groupes. Quelques minutes après cette annonce officielle, la présidence française a annoncé que les dirigeants des deux groupes seront reçus mardi à l’Elysée. Rajeev Suri, PDG de Nokia, et Michel Combes, directeur général d’Alcatel-Lucent doivent s’entretenir avec François Hollande peu après 15h, heure de Paris (13h TU).
Le gouvernement « attentif »
La fusion, qui n’en est encore qu’au tout premier stade de la négociation, pourrait prendre la forme d’une offre publique d’achat d’actions de l’équipementier finlandais sur son homologue franco-américain, actuellement confronté à d’importantes difficultés financières. L’Etat français, de son côté, veut des garanties sur l’avancée de cette fusion. Le gouvernement s’est déjà dit « très attentif à ses éventuelles conséquences sur l’emploi et l’activité des sites français d’Alcatel-Lucent, notamment en recherche et développement, et à ses effets sur l’ensemble de la filière télécoms en France », déclare un porte-parole du ministère des Finances à l’Agence France-Presse.
Vers un poids lourd européen ?
L’entretien des dirigeants des deux groupes est pour eux l’occasion d’exposer les détails de cette fusion à venir. L’Etat pourra ainsi juger de la pertinence du projet industriel et de sa capacité à constituer un champion européen compétitif au plan mondial. Car s’ils se marient, les deux groupes pèseraient ensemble près de 25 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Une taille équivalente à celle du suédois Ericsson, principal rival de Nokia en Europe. Une telle fusion permettrait à cette nouvelle société de réaliser des économies d’échelles, et donc d’offrir des prix plus compétitifs face aux groupes asiatiques du secteur qui cherchent à percer en Europe.