Depuis cinq ans, des milliers de cadres et agents de l’administration, arrivés au terme de leurs carrières, attendent toujours le payement de tous leurs droits de sortie. Ils ont décidé de hausser le ton.
Ils sont plus de 60 000 Cadres de l’administration publique, leurs carrières se sont achevées en 2009 et en 2010. Regroupés au sein du Collectif des secrétaires généraux et directeurs retraités, ils réclament aujourd’hui leurs indemnités de sortie. André Mabita, leur porte-parole, parle de « la mauvaise foi du gouvernement » en rappelant que, jusqu’à ce jour, ces anciens serviteurs de l’Etat n’ont pas encore perçu leur dû et les frais connexes. Les recours introduits sont restés sans suite. « Même pas un accusé de réception reçu », insiste André Mabita. Dans la foulée, il relève des irrégularités dans les ordonnances et arrêtés de mise à la retraite et dénonce, notamment, la rapidité avec laquelle ces textes ont été signés, sans que les concernés ne soient préalablement informés.
« Décision suicidaire »
Conformément à un arrêté interministériel, un secrétaire général retraité devra toucher une pension mensuelle de 46 000 francs et un directeur à 44 000 francs. En réalité, ils perçoivent respectivement 14 438 et 13 700 francs. « C’est une honte pour le gouvernement et une insulte pour celui qui a occupé des hautes fonctions au sein de l’administration de son pays », s’indigne le porte-parole du collectif. Il souligne que selon la loi, après la signature de l’acte de mise à la retraite, le retraité a droit à l’allocation de fin de carrière, à la pension de retraite calculée sur la base de son dernier salaire perçu comme actif et aux frais de rapatriement. Or, au lieu de cela, un forfait de 2 000 dollars a été accordé à une partie des concernés. Le gros du collectif, prend son mal en patience, malgré des allers-retours des audiences aux ministères de la Fonction publique, du Budget, des Finances et même à la primature. Actuellement 150 000 agents sont candidats à la retraite. Cela représente 30 à 40 % des effectifs totaux de l’administration publique. Fernand Tudjenu, Secrétaire général des actifs à la Fonction publique balaie d’un revers de la main toutes les accusations des retraités. Les mises à la retraite de 2009 et 2010 ont été exécutées dans le respect de la loi. Pour lui, les recours introduits par les anciens fonctionnaires et agents ont fait l’objet d’un examen approfondi par la Commission interministérielle ad hoc qui a déjà transmis les conclusions du rapport au ministre de la Fonction publique, pour approbation, avant de l’acheminer chez le Premier ministre. Il reconnait néanmoins un retard pris dans le processus de décaissement des indemnités de fin carrière et autres droits. Une commission mixte ministère des Finances et ministère de la Fonction publique est à pied d’œuvre pour résoudre le problème.