Le Nigeria est le plus grand producteur et exportateur d’or noir du continent. Depuis que les cours du brut sont en chute libre, ses ressources financières ne cessent de s’amenuiser. En réduisant de moitié ses revenus, Muhammadu Buhari prêche par l’exemple.
C’est Garba Shehu, porte-parole du gouvernement, qui l’a annoncé le 10 juillet. Le président nouvellement élu, Muhammadu Buhari, ne touchera plus que 50 % de son salaire, estimé à quelque 70 000 dollars par an, indemnités comprises. Mais Buhari n’est pas le seul à prôner l’austérité. Son vice-président, Yemi Osibanjo n’a pas hésité à lui emboîter le pas. Cette diminution des salaires au sommet de l’État est la conséquence de la mauvaise santé des marchés pétroliers. La première économie du continent, touchée de plein fouet, s’essouffle d’autant que l’or noir est sa principale source de revenus. Buhari, qui l’a bien compris, s’impose la rigueur en vue de renflouer un tant soit peu les caisses de l’État. Cela permettra, si tout le monde suit cet exemple, de résoudre quelques problèmes urgents, dont le paiement des salaires de certains fonctionnaires qui attendent leur dû depuis plusieurs semaines.
En mars, la dette du pays était abyssale : 63, 5 milliards de dollars. Le nouveau président n’a pas mis longtemps pour trouver le coupable. C‘est, d’après lui, le gouvernement de son prédécesseur Goodluck Jonathan, qui ne s’est pas embarrassé pour vider les caisses de l’État. En prêchant par l’exemple, Buhari veut certainement pousser les sénateurs et les députés, qui sont parmi les mieux payés au monde, avec un salaire de 12 000 euros par mois, sans compter les nombreux avantages, à faire de même. Cela va dans le sens de l’opinion, qui n’a jamais cessé de dénoncer les salaires faramineux des élus dans un océan de misère et voudrait que les gouverneurs des États qui constituent la fédération du Nigeria réduisent également leur train de vie.
Officiellement, le salaire de Muhammadu Buhari n’est rien par rapport à ceux de certains de ses pairs africains ou d’autres continents. En Afrique, c’est le Sud-Africain qui occupe le haut de la marche avec un salaire mensuel officiel de 19 765 euros. Le Camerounais Paul Biya, est le dernier de la classe, si l’on pense qu’il ne gagne, officiellement bien entendu, que l’équivalent de 200 euros. Des miettes quand on sait que le président américain Barack Obama a une rémunération mensuelle de 24 264 euros ; le Français François Hollande 13 764 euros et le Russe Vladimir Poutine 7 460 euros.