Ce secteur reste peu exploité sur le continent. Certains pays laissent encore le monopole aux sociétés publiques, alors que le besoin des personnes de pouvoir se protéger et de protéger leurs biens reste important. L’assureur français s’engage sur ce marché.
L’assureur français Axa vient de signer un partenariat global avec l’International Finance Corporation (IFC), filiale de la Banque mondiale réservée au secteur privé, en vue de développer l’assurance dans les pays émergents, en ciblant d’abord l’Afrique et l’Amérique latine.
Selon le quotidien français Les Echos qui a révélé cette information le 22 septembre, l’objectif avancé par les deux partenaires est que cette coopération passera par des co-investissements ou des acquisitions de compagnies locales. Autre objectif affiché : favoriser l’assurance pour les femmes dans les pays émergents, un « marché inexploité». Le partenariat vise, par ailleurs, des investissements dans les infrastructures, dans un premier temps en Afrique. Cet accord doit servir de marche-pied aux ambitions d’Axa sur les marchés émergents. «Nous avons commencé par investir dans des pays qui étaient très stables politiquement. La suite de notre développement se fera sans doute dans des pays que nous connaissions moins initialement. Nous allons pouvoir bénéficier des connaissances de l’IFC, ainsi que de ses relations étroites avec les gouvernements locaux. Cela nous permet ainsi d’envisager d’aller dans des endroits dont le paysage de risques nous était moins familier», explique Denis Duverne, directeur général délégué du groupe français. «Ce partenariat nous permettra d’établir les meilleures normes de marché et de développer des produits plus dirigés vers les besoins des pays émergents», ajoute Dimitris Tsitsiragos, vice-président de l’IFC, insistant sur l’objectif de favoriser la croissance économique. Avant la signature de cet accord, Axa avait pris, en juin, une participation dans MicroEnsure, un courtier britannique spécialisé dans la micro-assurance et dans lequel l’IFC avait déjà investi. L’IFC a des intérêts dans 30 compagnies d’assurances pour une valeur totale de 1,1 milliard de dollars, mais avec des participations qui n’excèdent jamais 20 %. Parmi les options envisagées, AXA indique qu’il pourra prendre son relais quand celui-ci souhaitera se désengager de certains groupes. «L’IFC est également investisseur dans de nombreuses banques et structures de micro-assurance. Cela ouvre la possibilité d’accords de distribution», indique Denis Duverne. Faible part du marché. En Afrique, ce secteur n’a pas encore connu une meilleure éclosion. Certains Etats en conservent encore le monopole. A l’instar de la République démocratique du Congo où la Société nationale d’assurance (SONAS) est, jusqu’ici, la seule à opérer dans ce domaine. L’Assemblée nationale a déjà voté une loi portant libéralisation des assurances afin d’ouvrir le secteur à la concurrence. Dans le reste de pays où le marché est libre, l’on enregistre aussi des faibles taux en termes de parts de marché. Selon une étude de la Fédération des sociétés d’assurance de droit national africaines (FANAF), sur les 16 pays pris en compte par l’étude en 2013, leurs parts représentent un peu moins de 4% du marché total africain. Alors que seule l’Afrique du Sud, prise de façon isolée, représente plus de 80% du marché de l’assurance en Afrique.