Il a fallu environ dix ans pour que les populations des deux villes revoient cela.Pourtant, le chemin de fer est d’une grande importance aussi bien pour les voyageurs que pour le commerce.
Ceux qui vivent le long de la ligne de chemin de fer Kinshasa-Matadi ont poussé un ouf de soulagement. Les deux villes sont à nouveau reliées. Le train qui a consacré la reprise effective du trafic a quitté la capitale le 2 juillet. Étaient à bord, quelques membres du gouvernement, ainsi que les dirigeants de la Société congolaise des transports et des ports (STCP).
Pour cette entreprise publique, c’est une grande performance. Le train a couvert les 350 kilomètres qui séparent Kinshasa et Matadi en sept heures.
Le directeur général de la SCTP, Kimbembe Mazunga, en a profité pour louer les efforts consentis par les uns et les autres, c’est-à-dire le gouvernement et les salariés de l’entreprise. Une vingtaine de jours ont suffi pour rendre opérationnel le cheminde fer resté à l’abandon
depuis plus d’une décennie. Pour lui, relier les deux villes témoigne du bon état et de la performance des moteurs des locomotives dont dispose l’entreprise ferroviaire. Comme c’est le rail qui posait problème, le transfert des containers de Matadi à Kinshasa, par la voie ferrée, devra être ouvert pour que, en définitive, Matadi reprenne sa vocation de port de transit.
Pour assurer l’exploitation du chemin de fer, la SCTP compte ajouter cinq locomotives pour assurer l’exploitation sur la voie.
Une goutte d’eau dans l’océan
À l’arrivée des nouveaux mandataires, nommés le 26 mars, la délégation syndicale n’avait pas mâché ses mots. Elle avait, au cours de la cérémonie de remise et reprise, soumis deux dossiers importants pour la bonne marche de l’entreprise. Elle épinglait d’abord la non régularisation de la paie des agents, et ensuite, la relance du chemin de fer Kinshasa-Matadi
Un accent particulier avait été mis sur la relance de cette ligne, qui passait par la récupération de la Redevance logistique terrestre (RLT). « Cette taxe, collectée aux niveaux des ports maritimes, a été mise à la disposition de la SCTP pour lui permettre de relancer l’exploitation du chemin de fer », selon les syndicalistes.
D’après des statistiques internes, le Département des ports maritimes (DPM) produit plus de 90 % des recettes de l’entreprise. C’est à travers lui que la SCTP parvient à supporter la quasi-totalité de ses charges sociales. Pour suppléer à cette situation, les syndicalistes avaient demandé aux responsables actuels de mener un plaidoyer auprès du gouvernement pour que l’entreprise récupère ce fonds considéré comme une autre source de recettes.