La RDC traverse une sévère crise économique. L’inflation, de l’ordre de 41 % par an environ, affecte violemment la population. Ce qui a poussé le mois dernier les fonctionnaires à lancer un mouvement de grève. Dévaluation de sa monnaie, hausse des prix, l’économie de RDC est très mal en point. « L’offre de la production locale est inférieure à la demande sur tous les produits de base. La production locale que ce soit de riz, de haricot, de maïs, de banane, de manioc est insuffisante pour répondre à la demande locale. Et puisqu’il faut importer, il y a une très forte demande des villes donc il y a l’inflation sur le marché de biens et services et l’inflation monétaire », décrypte l’économiste Hubert Mpunga, sur les antennes de RFI.
Face à cette situation, les fonctionnaires ont lancé un appel à la grève le 21 juillet dernier pour obtenir une hausse de salaire. Mouvement suspendu une semaine plus tard comme l’explique Nico Mulangu, le modérateur du collectif des syndicats de la fonction publique, interrogé par RFI : « Le gouvernement a pris une décision unilatérale pour faire une légère augmentation au niveau des salaires. C’est pour cela que nous observons, en demandant aux agents d’être calmes et nous allons donner le mot d’ordre pour voir ce que nous pouvons faire. » Pourtant, une inconnue demeure : « Il n’a même pas communiqué le montant de cette augmentation. On nous parle de 20 000, de 10 000 mais nous ne savons pas encore et nous attendons cette augmentation là pour voir si les agents vont accepter ou bien s’ils ne vont pas accepter. À ce moment nous allons poursuivre la procédure pour voir ce que nous pouvons faire », indique Nico Mulangu. Cependant, Kinshasa aura du mal à satisfaire ces revendications. L’économiste Hubert Mpunga : « Il a suffi que le marché de ressources minières que nous exportons à l’état brut ou semi-brut bouge dehors et l’industrie locale a connu une dépression. Ce qui fait qu’on importe les biens de consommation beaucoup plus qu’on exporte les ressources naturelles et on n’a pas suffisamment d’argent pour importer les biens dont on a besoin pour la consommation. » Le panier des ménagères congolaises est donc vide, comme les caisses du gouvernement.