Pour minimiser davantage les cas d’accidents sur les routes congolaises, ce service public a besoin des moyens techniques et financiers importants. Moyens qui arrivent jusqu’à présent à compte-goutte.
Depuis sa création, il y a 36 ans, la Commission nationale de prévention routière (CNPR) est presque inconnue du grand public, malgré le rôle important qu’elle joue dans la trilogie « homme, véhicule et route ». Dépendant du ministère des Transports et Voies de communication, la CNPR a pour mission de « proposer au gouvernement une politique concertée de prévention routière et d’assurer la coordination de toutes les études et actions sectorielles en vue d’une meilleure sécurité sur l’ensemble du réseau national ». En butte à des difficultés de fonctionnement, elle est restée, pendant plusieurs années, presque inactive sur le terrain. Elle se réveille, mais timidement, depuis les travaux d’agrandissement de certaines avenues dans la capitale. En mars 2011, la CNPR avait mené une campagne de sensibilisation des usagers de la route sur la traversée du boulevard du 30-Juin. Ses agents se sont déployés à travers les rues également, en 2013, dans le cadre de « la campagne de civisme sur la route » initiée par le ministère des Transports et Voies de communication. Depuis 2013, elle a recyclé près de 10 000 conducteurs dans toutes les provinces du pays. Dans le Bas-Congo et au Sud-Kivu, un recyclage est en cours pour les motocyclistes. La CNPR délivre des permis de conduire après des tests techniques et pratiques. Face à l’anarchie qui règne dans la délivrance de ces documents, Willy Vale Manga souligne que des mesures strictes ont été prises pour viabiliser leur sécurité afin de décourager tous les contrevenants. « Notre souci est d’avoir des chauffeurs sûrs sur des routes sûres avec des véhicules sûrs pour une sécurité routière totale dans notre pays », martèle-t-il. Pour remplir toutes ces obligations, le président de la CNPR indique que son service a besoin de moyens financiers et matériels importants. Actuellement, sur l’ensemble du pays, seulement 9 850 panneaux sont implantés, 50 mille diagrammes de marquage au sol et 224 poteaux à feu. Ce nombre est largement insignifiant, selon lui, par rapport aux besoins détaillés dans le plan national de sécurité routière. A l’en croire, un carrefour de 4 poteaux lumineux coûte autour de 60 000 dollars, alors qu’un poteau routier revient à 350 dollars. « A travers le monde, on ne peut plus parler aujourd’hui de signalisation routière sans moyens », insiste-t-il. Tout en saluant les efforts déployés par le gouvernement depuis 2010 dans l’achat des équipements routiers, il souhaite que la CNPR devienne, elle aussi, un service générateur de recettes. Celles-ci devront provenir, entre autres, des amendes payées après des infractions routières. Malgré l’existence de la CNPR, les accidents sont fréquents. En 2012, ses agents ont recensé plus de 400 morts sur les routes congolaises. En 2013, ces chiffres ont été revus à la baisse, presque de moitié. Ils risquent d’être encore plus lourds cette année avec le nombre de décès déjà déplorés sur la chaussée.