DE CETTE REVUE, il ressort que la province du Tanganyika que dirige le gouverneur Zoé Kabila manque d’infrastructures de base. La voirie urbaine pose problème, il faut reconstruire des ponts et entretenir les routes de desserte agricole. Comme si cela ne suffisait pas, les députés nationaux de Tanganyika ont rappelé à la bonne intention du 1ER Ministre deux dossiers d’urgence : le paiement de 2 millions de dollars à propos du conflit entre la République démocratique du Congo et la Zambie, ainsi que la prise en charge des populations déplacées à la suite des catastrophes naturelles.
Martin Kabwelulu, le président du caucus des députés nationaux du Tanganyika, a déclaré qu’ils sont satisfaits de l’entrevue qu’ils ont eue avec le 1ER Ministre. Qui a prêté une oreille attentive au cahier de doléances présenté par les élus de la province de Tanganyika. Homme de parole et respectueux de ses engagements, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a promis des « solutions idoines » dans un bref délai.
Eldorado, émirat, Suisse…
Située dans le Sud-Est du pays, la province du Tanganyika a vocation de devenir un petit émirat, un eldorado, voire la Suisse de la RDC, à l’instar des villes comme Goma dans le Nord-Kivu et Kolwezi dans le Lualaba. Sa position géographique (province voisine de la Tanzanie, la Zambie et le Burundi et entourée par 5 autres provinces du pays), fait d’elle un hub de développement dans un futur proche. C’est pourquoi les autorités provinciales et les élus de la province tiennent à relever les défis que pose le développement.
Il est évident que par la province du Tanganyika ne manque pas d’atouts. Dans cette province, on trouve un peu de tout : maïs, manioc, arachide, haricot, patate douce, soja, coton, oignon, courge, papaye, ananas, noix de palme, banane plantain, canne à sucre, pomme de terre, ail… On trouve aussi poissons (144 espèces pêchés du lac Tanganyika et de la rivière Lukuga), vaches, porcs, chèvres, abeilles. Le Tanganyika offre des possibilités de développer l’industrie manufacturière. On y trouve déjà quelques unités de conservation des produits agricoles et des poissons (déshydrateurs et conserveries), de transformation des produits agricoles (minoteries, amidonneries, brasserie, filature et tissage, sucreries, unités de production des chips de banane et de pomme de terre, savonneries, charcuteries, tanneries, raffineries d’huile ; productions de biocarburant, miel, margarine, huiles de soja, fumage de poissons…).
Grâce à la présence de calcaire, moellon, argile, silice, bois (noir, rouge, blanc et autres), le Tanganyika peut développer l’industrie de ciment, granulats. On y trouve des fonderies de mitrailles ferreuses et non ferreuses, des fabriques de vitres, chaux vive et éteinte et de craie scolaire. La menuiserie moderne est en pleine expansion.
Au Tanganyika, on peut aussi exploiter l’or, la cassitérite, le charbon, le colombo- tantalite. On y exploite déjà l’argent, le pétrole, le cuivre, le nickel, la platine, l’étain… La province qui possède trois barrages hydroélectriques : Kiyimbi Bendera à Kalemie, Mpiana-Mwanga à Manono et Ngandwe Fwambe à Moba, présente également l’avantage d’implanter d’autres barrages hydroélectriques sur les sites déjà identifiés à Kongolo et Kalemie (Kiyimbi II) ;
Décentralisation
La RDC a opté clairement dans la constitution du 18 février 2006 pour la décentralisation comme mode de gestion des affaires locales. La réforme porte essentiellement sur trois axes : le nouveau découpage du territoire national, le nombre de provinces qui est passé de 11 à 25 provinces en plus de la Ville de Kinshasa qui a le statut de province. Ce nouveau découpage multiplie le nombre des pôles de développement sur l’immense étendue du pays aux dimensions continentales.
Par ailleurs, la constitution dote la province d’une autonomie politique, administrative, financière et économique plus grande que celle qui était la sienne lorsqu’elle était encore une entité territoriale décentralisée. Elle confère en même temps le statut d’entité territoriale décentralisée à la ville, la commune, le secteur et la chefferie. Les objectifs de la décentralisation en RDC sont l’approfondissement de la démocratie locale, le développement local et la lutte contre la pauvreté. Le processus implique une mise en œuvre effective, pragmatique et évolutive pour tenir compte de la nécessité de maîtriser les enjeux et les défis qui accompagnent tout processus de réforme institutionnelle complexe et de grande envergure. Le constat est que ce processus souffre d’une faible appropriation sur le terrain. Il y a certes des avancées sur le plan du cadre légal et institutionnel, mais le transfert de compétences et de ressources demeure un problème majeur. La logistique adéquate et les infrastructures pour appuyer le transfert de compétences manquent. Le financement pour y parvenir peine à être à la hauteur… La décentralisation qui a un coût économique énorme, paraît un processus complexe et susceptible de générer des conflits de tous genres, si l’on n’y fait pas grande attention. Les provinces réclament à cor et à cri du gouvernement central la rétrocession des 40 % des recettes nationales. Le 1ER Ministre s’est engagé à leur en faire bénéficier.