LA DOUANE compte percevoir quelque 630 815 053 FC, soit 360 919,47 dollars au cours de l’exercice 2019, au titre des droits d’accises sur les dentifrices. Les producteurs locaux de dentifrices et autres préparations buccales connexes vont davantage payer : 393 117 700 FC, soit 224 921,44 dollars. Tandis que la Direction générale des douanes et accises (DGDA) escompte 237 697 353 FC, soit 135 998 dollars pour les dentifrices importés. Deux faits auraient motivé le gouvernement à fiscaliser de nouveau les dentifrices, selon des analystes. D’abord, les dentifrices comptent, en effet, parmi les produits les plus achalandés dans les grandes agglomérations du pays, notamment à Kinshasa. Ensuite, les chirurgiens-dentistes qui disposent d’un ordre à part entière, ont fait du dentifrice un médicament aussi sensible qu’un antibiotique ou un antipaludéen.
Près de 900 chirurgiens-dentistes prestent en RDC.
Produits périmés
Il y a une année, en marge de la prestation du serment d’Hippocrate de 72 docteurs en médecine dentaire, en présence d’Oly Ilunga Kalenga, le ministre de la Santé publique, un accent particulier a été mis sur le choix de dentifrice par des chirurgiens-dentistes. Kinshasa grouille depuis quelques temps de vendeurs ambulants portant un lot important de dentifrices dont le label donne à penser à des produits importés. Vendues trois fois moins cher que le prix appliqué dans de grandes et moyennes surfaces de la place, ces dentifrices ne portent pas de date d’expiration sinon qu’elle a visiblement été modifiée.
Faute d’y percevoir le moindre centime, la DGDA et l’Office congolais de contrôle (OCC) auraient-ils résolu de fermer les yeux sur des préparations buccales? L’on est tenté d’y répondre par l’affirmative. La RDC est un marché non négligeable pour les grandes firmes de fabrication et de commercialisation des dentifrices qui se livrent une opiniâtre bataille sur le marché international. Pepsodent, la marque de l’anglo-néerlandais Unilever, est revenu en RDC après de longues années d’absence.
Chiffres d’affaires
Mais sur le marché local, l’on assiste encore à une certaine prédominance de la marque Maxam du groupe indopakistanais Beltexco mais fabriquée en Chine. Selon les normes internationales, une personne doit consommer au moins 22 tubes de dentifrice l’an et changer sa brosse à dents au moins tous les 3 mois. La firme Unilever coopère avec le gouvernement indonésien pour promouvoir l’hygiène buccale et les bonnes habitudes de brossage, et conduit dans les écoles des programmes de check-up dentaires gratuits. En France, on consomme 6 tubes de dentifrices par seconde, soit 189 millions par an, soit en tube, flacon ou doseur ; dont plus de 151 millions en tube. Les Français achètent en moyenne 4,4 tubes de dentifrice par an. Nous sommes loin du compte annuel qui devrait être de 22 tubes de dentifrice recommandés par les dentistes!
Par ailleurs, le groupe américain de produits d’hygiène et ménagers Colgate-Palmolive a annoncé des résultats en hausse mais le chiffre d’affaires s’est révélé inférieur aux prévisions, provoquant un recul du titre dans les échanges boursiers courant 2018. En 2017, le groupe avait réalisé un bénéfice net de 2,441 milliards de dollars, en hausse de 76 %, et un bénéfice par action ajusté de 2,79 dollars, inférieur aux attentes qui étaient de 2,81 dollars. Le chiffre d’affaires n’a atteint que 15,195 milliards de dollars là où le marché attendait 15,340 milliards de dollars.
Au dernier trimestre 2017, le bénéfice net réalisé par Colgate-Palmolive était largement en hausse par rapport aux prévisions, soit 606 millions de dollars. En 2016, la firme avait accusé une perte de 458 millions de dollars. À ce jour, selon les estimations des experts maison, le bénéfice par action ajusté est de 0,75 dollar, et est conforme aux attentes. Mais, là encore, le chiffre d’affaires a déçu, à 3,721 milliards de dollars, soit 150 millions de moins que ce qu’attendaient les analystes.