Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo participent désormais aux différentes missions de la sous-région et de l’Organisation des Nations Unies au travers le continent. Cette option s’est révélée concrète en décembre 2013 lors du déploiement d’un contingent des FARDC pour renforcer les troupes de la Mission Internationale de Soutien à la République Centrafricaine, MISCA en sigle. Cette communication a été transmise le 28 janvier dernier par le Vice Premier Ministre en charge de la Défense, Alexandre Luba Tambo, devant les députés de l’Assemblée Nationale à la suite d’une réponse aux préoccupations du député Konde Vila Ki Kanda, exprimées à travers sa question d’actualité sur la situation intervenue à Mbuji-Mayi où un dépôt d’armes et des munitions a explosé le vendredi 24 janvier 2014.
L’intérêt actuel touchant à la sécurité du pays en général et celle de la population en particulier a poussé Business et Finances à suivre de près les événements de terrain surtout lorsqu’elles se déroulent non seulement dans notre pays mais aussi le long des frontières partagées avec les voisins. Or, le Ministre a rappelé aux députés que la proximité géographique et culturelle avec la République centrafricaine dont nous partageons une frontière longue de 1.600 km, ne peut pas nous laisser indifférents face aux drames qui s’y déroulent. D’ailleurs, a-t-il fait savoir, les éléments de nos Forces Armées et notre Police Nationale ne sont pas à leur première expérience dans la région. Ils ont déjà presté au sein de la Force Multinationale d’Afrique Centrale, FOMAC en sigle, où la composante militaire et de police a accompagné la MICOPAX de 2010 à décembre 2013. « En plus du Commandement de la FOMAC et du poste de Chef d’Etat-Major confiés à des Généraux des FARDC durant une année et demie, des Compagnies d’un Bataillon des FARDC en service alterné, et un détachement de la Police ont travaillé en République Centrafricaine à la grande satisfaction de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale », précise le Vice premier ministre. Après la défaite du M23, le moment était venu pour bénéficier à nouveau de l’expérience des militaires congolais. Le détachement de la Police n’a pas été relevé depuis, il a juste connu un renforcement des effectifs lors du passage de la MICOPAX à la MISCA. Ce déploiement se justifie également par la présence d’une partie des éléments de Joseph Kony chassés du District du Haut-Uélé où ils ont commis de graves atrocités contre les populations congolaises, ayant survécu et élu domicile en République Centrafricaine. Mais aussi l’accentuation du nombre des centrafricains qui traversent la frontière pour se réfugier en RDC, a amené le Gouvernement congolais à répondre à l’appel de l’Union Africaine, en instruisant l’Etat-Major Général des Forces Armée de la République Démocratique du Congo (FARDC) de réorganiser le Bataillon dont les éléments ont déjà eu à évoluer en République Centrafricaine. Le Ministre de la Défense a révélé qu’à ce jour, 837 éléments sur les 850 constituant le Bataillon, ont déjà rejoint Bangui et un Officier Général a été désigné comme représentant des FARDC à l’Etat-Major de la Force de la MISCA.
Sécurisation des camps militaires : 21 morts dont 13 civils dans l’explosion du dépôt des minutions à Mbujimayi
La question de Konde Vila Kikanda était pertinente à ce point qu’il y a eu morts d’homme et de nombreux dégâts matériels, une remise en question des stratégies mises en place pour sécuriser les camps militaires en République Démocratique du Congo. Ici, le Ministre n’est pas allé par quatre chemins pour livrer d’abord le bilan de l’explosion d’un dépôt situé dans un camp militaire à Mbuji-Mayi en province du Kasaï Orientale au 27 janvier dernier. Il a signalé que les dégâts humains s’élèvent à 21 cas de décès dont 13 civils parmi lesquels 13 personnes n’ayant aucun lien avec les forces de sécurité, 6 membres de familles des militaires et 2 membres de familles des policiers. 54 blessés dont 3 graves, parmi lesquels 37 personnes n’ayant aucun lien avec les Forces de sécurité, 05 militaires, 01 policier et 11 membres de familles des militaires. Quant aux dégâts matériels, il faut retenir que 28 maisons ont été touchées dont 11 complètement pulvérisées et 17 ont eu leurs toitures et fenêtres emportées. Pour ce qui est des maisons des civils, 26 maisons ont eu leurs toitures et murs endommagés, sans oublier des pertes du matériel militaire. « Les enquêtes sont en cours pour déterminer les responsabilités, en dehors des premiers éléments obtenus sur terrain et qui indiquent qu’il s’agirait d’un cas de force majeure résultant d’un coup de foudre » a conclu le Vice premier ministre Luba.