QUE LE TAUX de change fluctue au jour le jour, les Congolais trouvent cela anormal ! Un professeur d’université en économie rit sous cape. Il souligne que les fluctuations quotidiennes du taux de change est un phénomène économique normal. Et que cela ne devrait pas être un motif majeur pour céder à l’inquiétude outre mesure. Que la Banque centrale du Congo (BCC) suive chaque jour l’évolution de la situation sur le marché des changes ainsi que sur le marché des biens et services, elle est dans son rôle de régulateur du système financier dans le pays. Mais que le gouvernement se donne le devoir de faire le même exercice chaque semaine, cela est révélateur de l’état d’esprit général dans le pays.
En effet, tout ou presque dans le pays fonctionne au rythme du taux de change. Avant de sortir le matin, chaque Congolais se renseigne sur le fameux « taux du jour ». Au marché, dans les boutiques et magasins, dans les restaurants et agences, même dans les écoles et hôpitaux… avant d’ouvrir, on s’avise un peu sur le taux de change. Ce geste quotidien devenu presque pavlovien donne chaque jour un peu plus de considération au « roi dollar » en République démocratique du Congo. « Tu as le dollar, on traite avec respect. Tu as le franc congolais, on te méprise. C’est ça la triste réalité au Congo. Tout est fonction de dollar, et vive la spéculation ! », déplore ce professeur d’économie.
Pour la semaine du 11 au 17 septembre, selon les données de la Banque centrale du Congo, la monnaie nationale s’est légèrement appréciée face au dollar américain. Cette tendance a été observée tant à Kinshasa la capitale que dans les provinces du pays. Le taux d’inflation a poursuivi sa baisse au cours de la période allant du 10 au 17 septembre. Le recul de l’inflation annualisée en deçà de la barre de 20 % devient une réalité, a rassuré Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, intervenant au Conseil des ministres. Il a fait savoir que le principal facteur de la baisse de l’inflation et du raffermissement du franc congolais, est la mise en œuvre et le respect des engagements des parties signataires (ministère du Budget, ministère des Finances et Banque centrale) du Pacte de stabilité. Par ailleurs, le règlement en devises des dépenses publiques par la Banque centrale du Congo permet d’inonder le marché en devises et à rendre rare le franc congolais. Parmi les facteurs de nature à assurer la stabilité sur les principaux marchés, la Banque centrale relève la nécessité d’améliorer la mobilisation des recettes publiques ; le respect des engagements pris dans le cadre du Pacte de stabilité.
Comité de conjoncture
Mercredi 22 septembre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre et chef du gouvernement, a réuni autour de lui à la primature les membres du Comité de conjoncture économique du gouvernement. Pour rappel, il s’agit des ministères de Budget ; Plan ; Emploi, Travail et Prévoyance sociale ; Économie nationale ; Commerce extérieur ; Mines ; Finances, ainsi que de la Banque centrale du Congo. Depuis le début de la crise sanitaire due à la pandémie de coronavirus, la participation aux réunions dudit comité a été élargie à la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et à l’Association nationale des entreprises publiques (ANEP).
Au cours de la réunion de la semaine dernière, les membres du Comité de conjoncture économique du gouvernement se sont penchés sur l’évolution de la situation économique du pays à travers la note de conjoncture présentée par Elysée Munembwe Tamukumwe, la vice-1ER Ministre, ministre du Plan.
Les membres du Comité de conjoncture économique du gouvernement se sont satisfaits du constat : une légère décélération du rythme de formation des prix mais aussi une stabilité du franc congolais au taux indicatif comme au taux parallèle. Au cours de leur réunion hebdomadaire de la semaine dernière, les informations venant du secteur minier divulguées par Willy Kitobo Samsoni sont tout aussi rassurantes. L’activité minière se porte normalement, les prix des principaux produits miniers d’exportation de la RDC sur les marchés mondiaux ont un niveau favorable.
Par ailleurs, le gouvernement a décidé de la fermeture des deux mines (exploitation artisanale) où a eu lieu récemment des incidents (éboulement du sol) ayant causé la mort des creuseurs. Vingt corps seulement ont pu être retrouvés, mais le gouvernement a décidé d’interrompre les recherches pour retrouver d’autres corps encore enfouis dans les décombres.
Concernant l’arrivée massive des Chinois à Lubumbashi, une réunion technique des ministères de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières ; de l’Emploi, de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale ; et du Plan, autour du 1ER Ministre est à l’ordre du jour. Qu’est-ce qui fait courir tous ces étrangers vers le Katanga ? Il y a lieu de s’interroger sur ces entrées en cascade des étrangers, si elles respectent vraiment la procédure en matière de visa d’entrée et de travail en RDC.