Les infidèles pardonnent plus facilement l’infidélité des autres

 Le chantier du stade du match d’ouverture du Mondial-2014 à Sao Paulo, où un accident a fait deux morts cette semaine, est “irrégulier”, selon des juges du parquet brésiliens, qui estiment que le projet approuvé par la municipalité a subi des modifications non approuvées.

“Je ne dis pas que c’est illégal, mais que c’est irrégulier. S’il y a eu un accident sur un chantier irrégulier, ce chantier doit être arrêté, comme cela se fait toujours”, a déclaré le juge Marcelo Milani, cité dimanche par le journal Folha de Sao Paulo.

Le projet, approuvé en mai 2011, prévoyait une capacité de 51.542 places, mais quelques “ajustements” ont été effectués au fur et à mesure de l’avancement des travaux. Ils ont été soumis à l’approbation de la municipalité en juin dernier, alors que le stade était déjà achevé à 90%.

Parmi ces changements, qui sont “en cours d’analyse”, figurent une réduction de la capacité à 46.116 sièges et une augmentation de 25% de la surface construite. Selon le journal, aucun lien n’a pour le moment été établi entre ces modifications et l’accident mortel de mercredi.

Une grue qui soulevait la dernière portion du toit, une pièce de 420 tonnes, s’est effondrée mercredi, détruisant une partie des tribunes et un écran géant. Deux ouvriers ont été tuées. Les travaux doivent reprendre lundi, après trois jours de deuil.

“Ils veulent officialiser ce qui a déjà été fait. Le chantier est irrégulier, clandestin. Ce sont des modifications significatives qui ont été apportées, avec l’assurance d’une approbation finale”, a indiqué pour sa part le juge José Carlos Freitas, chargé du secteur de l’habitat, qui suit les travaux du stade.

La société de travaux public Odebrecht, responsable du chantier, a déclaré au journal Folha que les travaux “remplissaient rigoureusement toutes les obligations légales” et que les changements évoqués faisaient partie d’un “processus normal”.

Selon le journal O Estado, Odebrecht a revu ses plans pour que le stade soit en mesure d’accueillir comme prévu le match d’ouverture. Les travaux se poursuivraient 24 heures sur 24, mais avec le même nombre d’ouvriers, selon le journal.

La Fifa a exigé que les stades soient livrés au plus tard le 31 décembre, mais celui de Sao Paulo accuse déjà un retard de 45 à 60 jours. Les décombres de l’accident doivent être déblayés cette semaine. L’entreprise veut aussi vérifier que la structure du stade n’a pas été touchée.