KINSHASA, 25 jan 2013 (AFP) – Les Parlements de la région des Grands Lacs, réunis mercredi et jeudi à Kinshasa, ont recommandé aux pays de leur zone de soutenir les processus de sortie de crise en République démocratique du Congo (RDC), en Centrafrique, au Soudan et au Soudan du Sud et encouragent l’action de l’ONU. La situation dans ces Etats “constitue une menace grave contre la sécurité, la stabilité et le développement” de la région, selon les résolutions du Forum des Parlements de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), obtenus vendredi par l’AFP. Dans l’est de la RDC, l’armée affronte depuis mai le Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion que l’ONU dit soutenue par le Rwanda et l’Ouganda voisins – ce que nient les deux pays. Depuis décembre, de laborieux pourparlers de paix sont en cours à Kampala. Des mesures, notamment budgétaires, doivent être prises pour “concrétiser, dans les plus brefs délais, le déploiement (…) de la Force internationale neutre”, qui doit combattre le M23 et les autres groupes armés, accusés de “violations graves des droits de l’homme”, ont recommandé les parlementaires. Ils appellent par ailleurs à encourager le Conseil de sécurité de l’ONU à “procéder dans les meilleurs délais (…) à la requalification du mandat de la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco) afin de lui permettre d’imposer la paix en cas de nécessité”. Concernant la Centrafrique, la rébellion du Séléka, née mi-décembre, a menacé de prendre Bangui, avant un accord de paix le 11 janvier à Libreville: le Forum souhaiterait que “toutes les parties” trouvent des “solutions pacifiques et définitives, dans un esprit de dialogue et de réconciliation nationale”. Le Forum demande aussi à la CIRGL d’encourager le Soudan à signer un accord avec la “rébellion armée dans les provinces du Kordofan du Sud et du Nil bleu”, et de l’aider à s’entendre avec le Soudan du Sud sur la démarcation de leur frontière, le statut de la région d’Abyei ou encore l’exploitation du pétrole. Plus généralement, les parlementaires ont recommandé d'”élaborer et appliquer les plans nationaux de mise en oeuvre du Plan d’action en vue de combattre efficacement les violences sexuelles et basées sur le genre dans la région des Grands Lacs”. La CIRGL est composée de la RDC, de l’Angola, de la Zambie, de la Tanzanie, du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda, de la Centrafrique, du Kenya, du Soudan. Le Forum des Parlements est un organe consultatif de la CIRGL, qui peut faire des recommandations aux Etats membres de l’organisation. hab/pb/aub