Ailleurs, Kinshasa aurait dû être déclarée « ville sinistrée » du fait des pluies, une catastrophe naturelle. Et les autorités auraient dû penser à indemniser les familles victimes d’inondations et des dégâts matériels et humains causés par les précipitations. Jamais de mémoire de Kinois, les pluies diluviennes ne s’étaient abattues sur la capitale, jour après jour, ne laissant aucun répit aux familles qui ne savent plus à quel saint se vouer. Faute de statistiques des services urbains, il est impossible de quantifier les dégâts humains et matériels ici et là. Cependant, selon des témoignages recueillis, ils sont importants. Dans la commune de Matete, par exemple, l’effondrement d’un mur aurait décimé une famille de cinq membres. À Ndjili, les eaux de pluies auraient emporté deux enfants en l’absence de leurs parents. Dans la commune de Ngaba, l’inondation a contraint quelques familles au déménagement. Dans plusieurs quartiers le long des rivières ou des ruisseaux et dans ceux qui manquent des conduits d’évacuation, les résidents ont les pieds dans l’eau.
Partout dans la ville, on déplore des dégâts qui occasionnent des dépenses non prévues. Beaucoup de foyers ont perdu des biens meubles et des appareils électroménagers endommagés par les eaux de pluies. D’autres ont vu tout ou partie de leurs habitations détruits, surtout les murs de clôture. Heureusement pour les infortunés, les pluies ne sont pas accompagnées de vent violent. Sinon, « l’ardoise allait être plus lourdes », fait remarquer un sinistré dans la commune de Lemba. Pour réparer le mur de clôture (sur 2 m de long) de sa maison, il doit débourser environ 100 dollars. « Par les temps qui courent, c’est une fortune ! », s’exclame-t-il.
La voirie fait aussi les frais des pluies de ces derniers jours. Plusieurs artères sont impraticables. Les eaux des rivières qui ont quitté leur lit ont trouvé refuge sur la chaussée. C’est le cas au carrefour de l’avenue By-Pass et de la route qui mène à Kimwenza, en passant par les Cliniques universitaires et l’université de Kinshasa. Les véhicules et les piétons éprouvent d’énormes difficultés pour passer par là. À différents endroits, les pluies ont provoqué des nids de poule, voire des trous béants sur la chaussée. Sur le campus universitaire, les pluies favorisent l’avancée de trois têtes d’érosion. Une menace sérieuse pour les habitations environnantes. Une érosion de plus de 15 mètres de profondeur menace l’université de Kinshasa. Quelques mètres plus loin, la route qui mène à Kimwenza est coupée en deux. Plusieurs routes se sont dégradées, ce qui favorise les embouteillages, entre autres désagréments.