Sur le tableau des réalisations d’Augustin Matata, on retiendra utilement la construction des écoles, la créa tion de la société de transport en commun TRANSCO, la compagnie aérienne Congo Airways, le Parc agroindustriel de Bukanga Lonzo, l’immeuble intelligent ou l’Hôtel du gouvernement… Le Premier ministre sortant s’était fixé l’objectif de 1 000 écoles à construire annuellement à travers le pays. En cinq ans de gouvernance, il n’a construit et livré que quelque 500 bâtiments de six classes, souvent non équipées. Dans l’ensemble, l’allocation des ressources publiques au secteur de l’éducation paraît insuffisante et inefficace.
À propos de TRANSCO, le charroi automobile est constitué de quelque 500 bus pour la ville de Kinshasa dont la population est évaluée à environ 12 millions d’habitants. Selon certains experts du secteur, il faut au moins 1 500 bus pour Kinshasa, en plus du réseau de tramway. En 1970, par exemple, il y avait 2 000 bus en circulation dans la capitale pour une population de 1 200 000 habitants, soit un bus pour 600 habitants.
Au début des années 1970, la RDC, avec un taux de croissance moyen de 4,5 %, achetait des avions neufs pilotés par des nationaux. Aujourd’hui, avec un taux moyen proche du double pendant presqu’une décennie, le gouvernement acquiert quatre aéronefs de seconde main, achetés à la Papouasie Nouvelle-Guinée et de surcroît avec des étrangers aux commandes, selon le sénateur Mokonda Bonza, pour lancer la compagnie Congo Airways. L’un des avions est cloué au sol à Muanda.
Sur Bukanga Lonzo, des points d’interrogation subsistent encore sur l’origine de l’investissement : congolais ou sud-africain? Un tel investissement sur le sol du Kwango et des environs, prolongement du désert de Kalahari, ne serait pas propice à l’agriculture, mais plutôt à l’élevage. Une étude réalisée, au cours des années 1980, sur le Plateau des Bateke, relevait déjà les limites pour développer les cultures vivrières.
sPour le développement marchand du secteur agricole, l’idéal serait de renforcer les capacités des petits exploitants agricoles au lieu de créer des grandes unités de production.