L’importante hausse de la facture des importations et la forte chute des cours du pétrole, principale ressource du pays, ont fortement contribué à l’amenuisement des flux alimentant les réserves de change du pays.
Les finances du gouvernement Algérien traversent une période très critique. Le 16 juillet, Alger a annoncé une baisse importante de 19,02 milliards de dollars dans les réserves de change de sa Banque centrale. Entre le 31 décembre 2014 et le 31 mars dernier, soit en trois mois, elles sont passées de 178,93 milliards de dollars à 159,918 milliards, rapporte l’Agence Ecofin.
Selon la Banque centrale d’Algérie, dans sa note sur les tendances financières et monétaires au premier trimestre 2015, les causes de cette descente aux enfers sont à chercher dans «le déficit de la balance des paiements qui a résulté du choc externe et du creusement du déficit du compte capital, et l’effet de valorisation négatif ont fait que les réserves officielles de change (hors or) ont baissé à 159,918 milliards de dollars à fin mars 2015 contre 178,938 milliards de dollars à fin décembre 2014».
Malgré cette situation alarmante, la première institution financière du pays reste optimiste estimant que le niveau actuel des réserves de change «reste adéquat pour faire face au choc externe ». « L’Algérie se trouve en situation de très faible dette extérieure qui n’a atteint 3,383 milliards de dollars seulement qu’à fin mars 2015».
La chute des cours du pétrole, contribuant à 95% des recettes extérieures du pays et à hauteur de 60% au budget de l’État est l’élément majeur à l’origine des perturbations économiques actuelles.
Des valses continuelles
Le flottement observé dans les réserves de change tend à devenir monnaie courante. L’an dernier, elles avaient atteint 195 milliards de dollars fin mars 2014, avant de chuter à 193 milliards fin juin, et puis pour se stabiliser autour de 185,2 milliards fin septembre. La situation était encore plus sombre en 2006. Ces avoirs s’établissaient à 77,8 milliards de dollars. Depuis, la courbe n’a cessé d’augmenter, enregistrant des hausses pouvant atteindre jusque 20 milliards de dollars par an. En dix ans, l’Algérie a engrangé 700 milliards de dollars de recettes pétrolières qui lui ont permis de rembourser la totalité de sa dette extérieure contractée dans les années 90, lorsque les prix des hydrocarbures avaient atteint le plancher de 10 dollars le baril.
Des mesures drastiques
Pour faire face à la situation, Alger a multiplié les stratégies. Parmi ces mesures, il y a la révision du budget pour l’exercice 2015, ceci en vue de limiter l’impact négatif de la réduction des prix du pétrole sur les finances publiques. D’autres mesures visent à limiter les importations et à lutter contre la fraude dans le financement du commerce extérieur.
Dans la loi de finances 2015, promulguée fin décembre 2014, l’État Algérien a prévu « des recettes budgétaires de l’ordre 46,846 milliards d’euros et des dépenses publiques de 88,581 milliards, soit un déficit budgétaire de 41,733 milliards d’euros, équivalent à 22,1% du Produit intérieur brut (PIB) ».
Le pays envisage aussi de réaliser des importations pour un montant de 65 milliards de dollars. L’Algérie achète à l’étranger principalement des biens d’équipements, des produits alimentaires et des médicaments.