Les kinois et kinoises sont devenus spécialistes en micro entreprises. Rien ne leur échappe pour chercher à gagner leur vie (survie) comme ces jeunes qui circulent avec des bassins et autres glaciaires contenant toutes sortes de nourriture et boissons. D’un quartier à un autre, surtout dans des débits de boissons, ils abordent tranquillement les passants ou encore les clients pour leur présenter des mets. Une technique, généralement adaptée à l’étude du milieu et des prix toujours à la portée du client. Sur la voie publique, un jeune garçon interpelle la jeune fille qui porte un bassin bondé des patates douces, de cossettes de maniocs crues, des arachides grillées, bouillies ou tout simplement crues. Après négociations, la technique permet à la vendeuse d’évacuer rapidement une partie de sa marchandise et d’empocher des fonds. Pour un morceau de patate ou de cossette de manioc, on débourse entre 100 à 300Fc, selon la quantité commandée, de la chikwange à 300Fc, des arachides par mesure à 50 ou 100Fc.
Bien d’autres vendeurs portent sur leur tête des glaciaires remplis des poissons surnommés « évida », ‘qui veut dire « tout vider »). On y trouve également des morceaux de poulet, des brochettes de boeuf communément appelés « tiges », des « samoussa », et même des saucissons taillés à petits morceaux pour répondre à toutes les bourses. Nombreuses sont les femmes qui parcourent de longues distances comme Manzuzi qui nous a avoué qu’elle parvient à nourrir sa famille grâce à son petit restaurant ambulant : « je quitte Mikondo, et je parcours le boulevard Lumumba avec mon restaurant à la tête. A l’appel de chaque client, je présente mes mets et le sert en fonction de l’argent qu’il me donne », nous déclare-t-elle. Une autre femme, enceinte, porteuse d’un bassin rempli des « safou » croisée dans la commune de Ndjili a fait part à Business et Finances qu’elle arrive à totaliser une somme de 200 Usd par jour. « Surtout lorsque je me pointe à des endroits à forte affluence comme dans des endroits où on organise des cérémonies de deuil, j’évacue facilement ma nourriture », dit-elle tout en prévenant qu’il existe des inconvénients dans tout travail. Parfois, il y a des risques que des badauds pillent la nourriture, ou encore des militaires vous extorquent l’argent. Il y a aussi le risque d’accidents de circulation, mais nous n’avons pas de choix.