Après la guerre, les affaires. Depuis quelques mois, on note un regain d’intérêt pour la province de l’Est, les observateurs de la région affluent avec des capitaux. Aide ou investissements, tout indique que les opérateurs économiques ont repris confiance.
Le dernier arrivé est Russe, Serguei Guillard. Son ambition : relancer l’exploitation du nobium sur le site de la Société minière de Kivu (Sominki) à Lueshe, dans le territoire de Rutshuru, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Goma. Le niobium est un métal de transition mou et rare utilisé dans la production d’acier de qualité supérieure. L’investisseur russe, affirme disposer déjà de toutes les autorisations sous la forme d’un contrat de partage de production pour financer cette relance. La mission des nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) soutient ce projet, qui constitue une des voies de stabilisation des territoires sortie récemment de conflits au Nord-Kivu. «J’ai donné des instructions au début de cette année pour qu’on n’ait pas de retour en arrière. On crée des îlots de sécurité ici pour créer des cadres pouvant faciliter l’investissement et restaurer l’autorité de l’Etat», affirmé Martin Klober, le patron de la Monusco, sur les ondes de Radio Okapi.
En attendant le démarrage effectif de la production du pyrochlore au courant de l’année 2015, Somikivu va démarrer avec quelques activités de réhabilitation des infrastructures sociales de base : écoles, centres de santé, routes, dans la zone d’exploitation. Cette usine d’exploitation du pyrochlore, minerai de nobium, avait fermé depuis plus de dix ans, laissant au chômage technique plus de trois cents ouvriers.
Des initiatives bilatérales
Les institutions de coopération bilatérales et multilatérales ont érigé le Kivu en zone d’intervention prioritaire en RDC. Pour sa part, la Russie envisage de mettre sur pied une coopération directe avec la province du Nord-Kivu, dont les besoins en investissement sont actuellement plus qu’une urgence. C’est qu’a annoncé, le 13 mai, à Goma, le vice-directeur du département Afrique au ministère russe des Affaires étrangères, Anatoly Bashkin. Les hommes d’affaires russes sont intéressés par divers domaines tels que la construction de routes et de bâtiments, de même que le secteur minier susceptible de relever le niveau de vie de la population. D’après le diplomate russe, cette coopération s’inscrira dans le cadre d’une assistance à la reconstruction du Nord-Kivu, province poste conflit. Les conflits armés n’ont pas permis à cette province de se développer, et les opérateurs économiques n’avaient pas d’accès direct à certaines régions minières.
Intervention tous azimuts
Lors de son passage à Kinshasa, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry a annoncé l’allocation d’une aide à la reconstruction du Kivu d’une valeur de 1,2 milliards de dollars pour les 5 ans à venir afin de soutenir la gouvernance politique , la santé.
Fin 2013, lLe président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, qui effectuait une visite de trois jours à Kinshasa, Kigali et Kampala, avait annoncé l’octroi de 1 milliard de dollars pour la sécurisation et le développement par la lutte contre la pauvreté et la création des opportunités économiques dans la région. Sont concernées plusieurs infrastructures socio économiques, les routes, les écoles, la desserte en eau et en électricité.