La tendance au vrai faux parfum à célèbre label est plutôt mondiale. Une enquête diffusée récemment en France a, en effet, démontré que même les boutiques réputées VIP ont mordu à l’hameçon des distributeurs des parfums piratés de grande marque. Parmi les différents segments de l’industrie des cosmétiques et des soins personnels, le créneau des soins de la peau et parfum constitue un moteur de croissance avec un taux annuel moyen de 5 % de 2012 à 2017, atteignant une valeur de 101,3 milliards de dollars en 2017, tandis que le maquillage, les produits d’hygiène et de toilette et les produits capillaires enregistrent une croissance modérée. Cette réalité s’explique, selon les auteurs de l’enquête, par un volume élevé de produits importés, qui sont par la suite réexportés sans transformation majeur.
Parfumeries asiatiques
Des réseaux de distribution diversifiés permettent de limiter le pouvoir de négociation des distributeurs traditionnels. Afin d’établir un rapport direct avec les clients, les acteurs de cette industrie ont recours à des circuits différents, tels que les boutiques exclusives, les spas, le commerce en ligne et les réseaux sociaux. En termes géographiques, les marchés de l’Asie-Pacifique auront un taux de croissance annuel moyen de 5,6 % de 2012 à 2017, atteignant une valeur de 144,3 milliards de dollars en 2017. Les marchés émergents se développent rapidement et constituent une priorité pour les chefs de file mondiaux qui y investissent déjà massivement.
Toutefois, l’Américain Company The Procter & Gamble Company demeure au premier rang avec 14,4 % des parts de marché de cette industrie hautement fragmentée. Cette entreprise américaine compte 126 000 employés et distribue ses produits dans plus de 180 pays. Vient ensuite L’Oréal S.A. Cette entreprise française disposerait de 72 600 employés et distribue ses marques internationales dans plus de 130 pays. Johnson &Johnson, les plus connues des industries cosmétiques internationales en RDC se retrouvent aussi dans le top 5 mondial. Unilever est une entreprise publique cotée sous le nom de ses deux entreprises fondatrices : Unilever N.V. et Unilever PLC. Les produits de soins personnels, les produits d’entretien ménager et les aliments constituent les trois principaux segments de produits qu’exploite cette entreprise multinationale. Alors que Johnson & Johnson est une société de portefeuille qui possède plus de 250 entreprises réparties dans 60 pays.
En 2017, les ventes au détail de cette industrie devraient, selon les analystes trapus du secteur, atteindre 425,5 milliards de dollars US, ce qui constitue une croissance de 23,4 % par rapport à 2012. En Europe, les produits des soins de la peau dont le parfum occupent le haut du pavé parmi tous les créneaux de l’industrie des cosmétiques et des soins personnels en s’accaparant 23 % des ventes, d’après une récente étude réalisée par l’Université de Québec sur l’industrie cosmétique et des soins personnels à travers le monde. La catégorie « autres », qui comprend notamment les produits de toilette pour hommes et les produits de soins personnels pour bébés et d’hygiène féminine, vient au second rang avec 20,8 % des ventes. Cette tendance se répercute naturellement sur le continent africain.
Importations
En RDC, à défaut de disposer des recettes annuelles ou du chiffre d’affaires à jour des commerces de parfums liquides, conséquence de la fraude fiscale et douanière qui gangrène ce secteur, le ministère de l’Industrie, se fondant sur les statistiques de la Direction générale des douanes et accises (DGDA), rapporte qu’en 2015, les importations de parfums liquides ont rapporté plus de 835 millions de francs des droits d’accises sur des prévisions de 1.2 milliard de francs. En 2016, des assignations de la douane étaient de plus de 370 millions de francs pour des revenus de plus de 650 millions, soit un taux de réalisation de 175,31 %.
Pour l’exercice 2017, les parfums liquides importés devraient rapporter plus de 1 milliard de francs. Selon des sources DGDA, les prévisions de mi-exercices ont été atteintes et dépassées à près de 104 %. Quant à la production locale et sa distribution, elles sont essentiellement contrôlées par des Libanais et Indopakistanais (Polygard, Marsavco, Dover, Sivop, Shayna…). Il sied de noter toutefois que quelques Congolais se lancent aussi dans cette industrie mais demeurent encore des petits, sinon de très moyens entrepreneurs du secteur de parfumerie.
Selon le ministère de l’Industrie, qui reprend en fait les données chiffrées de la DGDA, la production locale de parfums liquides a rapporté quelque 37 979 859francs en 2015 sur des recettes attendues de 56 903 262 francs. En 2016, des prévisions de 37 629 623 francs alors que des recettes ont été de l’ordre de 94 743 906, soit un taux de réalisation de 251,78 %. Au premier trimestre 2017, l’État a déjà encaissé plus de 25 millions de francs sur des prévisions trimestrielles de 9 407 406, soit un taux de perception de 267,73 %. Pour le reste de l’année, l’État attend quelque 120 414 173 francs au titre de droits d’accises. Sans compter d’autres taxes, impôts et droits relevant du droit commun, les parfums liquides devraient rapporter à l’État, courant de l’exercice 2017, au moins 1.3 milliard de francs. Alors que la DGDA compte, par contre, percevoir quelque 1,406 milliards de francs sur les produits de maquillages (Lipstick, lipsgloss, matte lips, vernis à ongle… ulliminators, fard à paupières). Par contre savons, lait de beauté, lotion, etc., devraient rapporter au moins 750 millions au titre de droits d’accises en 2017. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le parfum liquide rapporte plus à l’État ; en terme de droits d’accises, que la Foire international de Kinshasa où nombre de parfumeries locales sinon des commerces des produits cosmétiques dont les parfums liquides tiennent des stands.