La République démocratique du Congo va payer ses arriérées des factures vis-à-vis de la Société internationale de l’électricité des États des Grands Lacs (SINELAC). L’assurance en a été donnée par la vice-ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Maguy Rwakabuba, lors de la XXe assemblée ordinaire de la SINELAC qui s’est tenue début octobre à Bukavu. L’engagement consiste à payer trimestriellement un million de dollars pour effacer les arriérés allant de 1988 à 2007. Le montant de cette ardoise n’a pas été communiqué. La SINELAC est une entreprise communautaire des trois pays membres de la Communauté économiques des pays des Grands Lacs (CEPGL) : Congo, Burundi, Rwanda. Elle gère les centrales hydroélectriques de Ruzizi I et II. D’après Maguy Rwakabuba, c’est la Société nationale d’électricité (SNEL), représentant la RDC au sein de la SINELAC, qui va devoir faire face à ses obligations.
Cette décision ne trouve pas d’écho favorable à la SNEL qui est en pleine cure de redressement technique et financier. « Décaisser autant d’argent revient à condamner la société à la faillite. Par ailleurs, les centrales de Ruzizi I et II, ont plus apporté d’ennuis que des revenus à la SNEL », dénonce un syndicaliste. D’après lui, l’entreprise publique devrait penser à s’en dégager comme elle l’a déjà fait de certaines unités de production à l’instar de la centrale MIBA de la Tshala, actuellement gérée par Énergie du Kasaï, ou du barrage hydroélectrique de la Budana, en Ituri, reprise par la SOKIMO. Et, dans le cadre de la libéralisation du secteur de l’électricité, l’État s’engage d’ores et déjà à garantir le libre accès au réseau de transport existant à tout autre producteur. Avec la libéralisation, l’avenir de la SNEL est en question. D’après le Comité de la réforme des entreprises publiques (COPIREP), il y a absence de clarté sur le régime juridique des biens constituant l’actif immobilisé, ainsi que de titres de propriété des biens immobilisés de la SNEL.