Le gouvernement a déposé dernièrement à la Chambre basse du Parlement le projet du Budget de l’exercice 2014 évalué en équilibre en recettes et en dépenses à 7.611,8 milliards FC. L’occasion nous pousse à rappeler que le Budget de l’Etat constitue un outil par excellence qui donne au gouvernement des moyens de faire sa politique. Mais l’opinion se demande si l’exécution de ce Budget par le gouvernement se fait en respectant ce qu’il proposé, voté par le Parlement et promulgué par le Chef de l’Etat. C’est çà la grande question. Les Institutions, entendez, Présidence de la République, Gouvernement (Primature, ministères des Finances et du Budget…) et le Parlement se taille la part du lion et laissent aux autres des miettes. Elles utilisent même plus de 150% de ce qui était alloué pour elles. Pour se justifier, le gouvernement parle de l’amenuisement des recettes consécutives à beaucoup de facteurs endogènes et exogènes comme le coulage des recettes, la démotivation des services générateurs des recettes…
A ce sujet, le ministre des Finances Patrick Kitebi qui est intervenu le 28 novembre dernier à l’Assemblée nationale pour présenter et défendre le projet de loi portant reddition des comptes l’ a reconnu : « L’exécution au 31 décembre 2012 de ce budget arrêté en équilibre en recettes et en dépenses à 6.609.171.2097730,00 CDF a dégagé en recette 4.333.730.669.773,00 CDF, soit une réalisation de 65 % et en dépenses 3.902.441.432.827,81 CDF; soit un taux d’exécution de 59 % par rapport aux prévisions ».Dans ses explications, il précise: « D’une manière générale, les faiblesses des réalisations des recettes de trois régies financières sont imputables pour l’essentiel à certaines pesanteurs dont l’exonération des marchés publics à financement extérieur, les exonérations à titre dérogatoire octroyées dans le cadre es contrats programmes à certaines entreprises commerciales» et de poursuivre « …pour répondre aux impératifs de la guerre et au risque d’un retournement de conjoncture économique internationale, le gouvernement s’est imposé une prudence en vue de rationaliser les dépenses er d’améliorer leur qualité ».
La Cour des comptes fait une autre lecture de l’exécution du budget à l’mage de ces observations : « L’exécution du Budget général 2011 n’a pas atteint plusieurs objectifs par le gouvernement. Le résultat général affiche un déficit, résultant de l’insuffisance des recettes mal encadrées par rapport aux dépenses mal maitrisées; les recettes ont enregistré des moins values importantes; l’exécution du Budget est marquée par des sous-consommations et des dépassements; un grand nombre de projets d’investissement qui faisaient l’objet du programme gouvernemental n’a pas été exécuté. Par conséquent, l’exécution du budget de l’Etat s’est faite en dehors de toute orthodoxie ».
Et c’est toujours le même constat qui revient chaque année !