Les participants à l’atelier sur la normalisation et la métrologie en République démocratique du Congo qui s’est tenu le 17 février, à Kinshasa, ont recommandé au gouvernement notamment d’élaborer une loi-cadre dans les secteurs de la normalisation et la métrologie ainsi que de rechercher et d’opérationnaliser les sources de financement pour soutenir les principes de ces secteurs.
Ces travaux, qui se sont tenus au Salon rouge du ministère des Affaires étrangères, ont eu comme objectif d’assurer une synergie parfaite entre les acteurs impliqués dans le processus d’élaboration et de contrôle des normes. Il s’agit du Comité national de la normalisation, l’Office congolais de contrôle (OCC), la société civile et le secteur privé.
Tous les pays développés et émergents exploitent la normalisation et la métrologie comme outils stratégiques de développement durable. – Bertin Ntumba
Cinq thèmes ont été développés au cours de ces assises. Le premier orateur, qui a fustigé l’absence en RDC d’une loi-cadre sur le secteur, a planché sur l’état des lieux de la normalisation et la métrologie dans le pays.
Le second exposé a tablé sur la normalisation et la métrologie comme outil de l’amélioration de la compétitivité. Visant la promotion du produit congolais, l’expert a proposé au gouvernement, la création d’un comité d’élaboration de la loi-cadre, d’une part et sur la normalisation et la métrologie, d’autre part.
Le système de certification des produits par l’OCC a constitué le sujet de la troisième intervention, qui a permis de lancer un plaidoyer pour l’introduction, dans l’enseignement secondaire et les humanités, des notions sur la normalisation et la métrologie. Cela devrait permettre, selon l’exposant, aux jeunes d’avoir la culture de ces activités.
L’avant dernier thème soutenu par le président de l’Association pour la promotion de la métrologie et la normalisation en RDC, Bertin Ntumba, et Jonathan Biyetidi, a tablé sur les contraintes au développement de la normalisation et la métrologie en RDC. Les exposants, qui ont dénoncé l’existence d’une législation dépassée, lacunaire et en contradiction avec les dispositions actuelles des organisations internationales compétentes, ont appelé à la mise en place d’une stratégie de développement de la normalisation et la métrologie comme outils efficaces de consolidation de l’économie nationale et d’intégration dans le commerce international.
Le dernier exposé des travaux du salon rouge a tablé sur l’apport de la normalisation et la métrologie dans l’essor du commerce international.
Dans cet exercice, l’expert a estimé que les producteurs et les vendeurs des produits manufacturés doivent être encadrés pour la promotion de ces produits sur le marché international.
Rattraper le retard
Pour les membres de l’Apromen, le retard que connaît la RDC en matière de la normalisation et la métrologie peut être rattrapé par une législation cohérente (lois et règlements techniques ad hoc), une organisation basée sur le partenariat public-privé selon les principes d’ouverture et de transparence prônés par les instances internationales compétentes qui fait ses preuves ailleurs. Ils ont également préconisé l’exploitation des mécanismes de la coopération multilatérale et bilatérale en faveur de ces activités, une implication effective et suivie dans les activités des organisations spécialisées sur le plan international (ISO, CEI, CODEX, OIML, BIPM, etc.) et régional (SADCSTAN, etc), les opportunités qu’offrent les structures compétentes telles que la Fédération des utilisateurs des normes (IFAN) et le Réseau normalisation et Francophonie (RNF) ainsi que la bonne exploitation des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Question de survie
Dans l’éditorial du numéro 1 du supplément d’Apromen Infos d’octobre 2013, Bertin Ntumba noté, en ce qui concerne normalisation et la métrologie que cela était une question de survie. Aujourd’hui, avait-il écrit, da ns le contexte de l’ouverture des échanges internationaux, la normalisation et la métrologie s’imposent comme facteurs essentiels d’intégration, d’équité, de compétitivité et de loyauté. « En effet, les normes et les étalons sont devenus des repères incontournables qui appuient les règlementations nationales voire régionales à cause du caractère qui requiert leur développement », a noté le président de l’Apromen.
Pour lui, ces deux éléments permettent de disposer des outils de mesure fiables et d’assurer la comparabilité des résultats par l’utilisation des méthodes d’analyse commune face aux défis de la société. Alors que l’absence d’une culture de la normalisation et la métrologie serait un danger eu égard aux menaces potentielles et défis de la mondialisation. « Tous les pays développés et émergents exploitent la normalisation et la métrologie comme outils stratégiques de développement durable », a-t-il averti, en soulignant certains faits récents qui font permettent d’espérer en RDC, malgré que l’état actuel des activités sur le secteur des normes laisse à désirer.