L’exploitation Illégale des forêts reste un problème énorme en Afrique

Des recherches effectuées en 2012-2013 dans six pays dont la République démocratique du Congo, la République du Congo, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Inde, la Corée du Sud et la Thaïlande par Chatham House notent que, malgré quelques signes de progrès, l’exploitation illégale des forêts reste un énorme problème. Cette structure a, en effet, noté que « bien que des signes de progrès soient constatés en matière de réforme juridique, de transparence de l’information et de traçabilité, ils ne sont qu’embryonnaires dans de nombreux cas et leur évolution jusqu’à maturité nécessitera un effort considérable ». Ces six nouvelles études menées ont soutenu qu’en RDC, la proportion d’exploitation forestière illégale est estimée à 90%. « Chiffre qui témoigne de la mauvaise gouvernance du pays », a souligné Chatham House. L’ONG a également noté que « des négociations en vue d’un Accord de partenariat volontaire (APV) sont en cours mais un effort important s’imposerait au préalable afin de mettre en place un cadre réglementaire complet, d’améliorer la transparence et d’assurer l’application efficace de la législation ».

Parlant de la République du Congo, Chatham House estime que 70% de l’exploitation forestière est illégale. « En dépit de l’amélioration du cadre réglementaire et législatif au cours des quelques dernières années, le pays reste confronté à d’importants problèmes d’application de la législation et de corruption », a estimé cette structure. Situation similaire en Papouasie-Nouvelle-Guinée où l’exploitation forestière illégale est probablement de l’ordre de 70%. Le conseil a noté que le cadre juridique en place, bien que relativement solide, n’est pas efficacement appliqué et la filière souffre d’un manque grave de transparence de l’information. Chatham House compte la Thaïlande, la Corée du Sud et l’Inde parmi les principaux importateurs de bois et de produits bois de sources illégales. A l’en croire, les importations de bois et produits bois d’origine illégale de la Thaïlande, de la Corée du Sud et de l’Inde sont estimées à 18%, 13% et 17 % respectivement. Le bureau fait constater, cependant, une réelle prise de conscience du problème dans ces pays, et la Thaïlande a lancé des négociations formelles avec l’Union Européenne en vue d’un APV. Il est important de souligner que les plus récentes conclusions sont publiées dans quatre nouveaux rapports, dans le cadre du projet « Indicateurs de l’exploitation illégale des forêts et du commerce associé ». Démarré en 2006, l’objectif du projet est de mesurer la nature et l’étendue de l’exploitation illégale des forêts et du commerce connexe, ainsi que l’efficacité de la réponse des pouvoirs publics et du secteur privé dans plusieurs pays producteurs, transformateurs et consommateurs. Plusieurs ONG s’opposent, en effet, à l’exploitation forestière illégale à travers le monde. En ce qui concerne particulièrement la RDC, des associations dénoncent des activités menées par certaines sociétés dans les forêts congolaises. Certaines d’entre elles, par exemple, n’appuient leurs activités industrielles que par des permis d’exploitations artisanaux, d’autres fonctionnent carrément sans autorisation préalable, alors que d’autres encore, bien qu’ayant des permis en bonne et due forme, ne respectent pas leurs engagements notamment vis-à-vis des communautés locales et de l’environnement.