Le secteur des mines n’est pas du tout épargné comme les autres secteurs vitaux de la vie en RD Congo. Il est aussi caractérisé par une explosion de l’exploitation artisanale intense qui menace les forêts congolaises. C’est le cas de le dire pour le secteur minier informel qui se développe de plus en plus par rapport à l’exploitation industrielle et qui continue à emprunter les voies de l’illégalité. Fraude généralisée pour ce qui concerne les provinces voisines des pays étrangers. Comme pour dire que tout se fait au détriment de l’économie formelle. A l’Est de la RD Congo, « les tentatives se sont multipliées pour mettre fin au flux d’exportation de Coltan et d’autres minerais qui continuent d’alimenter les conflits aux ramifications inconnues dans la région des Grands Lacs », note le rapport conjoint du Conseil pour la défense environnementale par la légalité et la traçabilité (CODELT-RDC) et le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR). Lorsqu’on s’en tient uniquement aux chiffres fournis par ces deux ONG de référence en matière d’évaluation forestière et minière, l’on se rend à l’évidence que « ce commerce représente, entre 300 millions et 1,4 milliard de dollars US par an au bas mot. Ces chiffres impliqueraient plus de 10 millions de personnes aussi bien en RD Congo que dans les pays voisins ». C’est dans ce contexte de non-droit et de libéralisation de l’exploitation minière par le nouveau cadre législatif que les populations dans certaines provinces s’adonnent aux activités minières informelles. Il en découle une forte explosion de l’activité minière artisanale qui finit par modifier plusieurs paysages du pays. Les cas les plus récurrents se retrouvent dans les provinces du Kasaï où les prospecteurs ou chercheurs de diamants à la découverte de nouveaux gisements n’hésitent pas à pénétrer dans la forêt de l’ancien Kivu pour le cas de l’or et le Coltan, en Province Orientale pour le cas de l’or et le diamant, et au Katanga pour d’autres minerais. Pour expliquer tous ces phénomènes, le rapport CODELT-CIFOR indique que « la succession des changements d’occupation des sols par la dynamique de l’exploitation minière passe par trois étapes : forêts-gisements miniers en exploitation-terres agricoles sur les anciens sites, terres fortement dégradées abandonnées pour d’autres sites. Dans ces conditions, il n’est pas aussi rare de trouver sur d’anciens sites d’exploitation abandonnés, des paysages lunaires constitués d’innombrables cratères, rigoles, caniveaux non restaurés, aucune contrainte de restauration des sites n’étant imposée aux anciens exploitants. Pour ce qui est de la province du Kasaï-Oriental, on dénombre 130 têtes d’érosions dans la seule ville de Mbuji-Mayi qui menacent constamment l’équilibre environnemental de la ville. Sans compter aussi les autres têtes d’érosions qui sont comptabilisées dans chaque village ayant abrité des sites d’exploitation artisanale de diamant. Actuellement, le paysage de Boya, une Cité où fleurit encore l’exploitation artisanale de diamant dans le Kasaï-Oriental, se distingue par la proximité d’habitations et d’anciens filons. Ce qui lui donne une apparence très caractéristique d’anciens sites d’exploitation minière artisanale. Des terres anciennement boisées, abandonnées dans cet état, n’ont aucune chance de se régénérer. A moins que ne soit mis en œuvre un programme de reboisement ou d’agroforesterie conséquent.