Les États-Unis et la République démocratique du Congo sont engagés dans un partenariat solide depuis des décennies. Nous sommes déterminés à le continuer et à le renforcer cette année et à l’avenir. Ce partenariat qui est le nôtre est véritable à tous égards. L’an dernier, du personnel de santé congolais a partagé ses compétences et son expertise avec les centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies afin de contrer l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Des chefs d’entreprise et des techniciens congolais ont contribué au travail d’entreprises américaines œuvrant dans les secteurs bancaire, minier et de l’agro-industrie, entre autres domaines. Des jeunes Congolais ont participé à l’initiative du président des États-Unis en faveur des jeunes leaders africains, décrivant leur vision touchant l’avenir de notre planète avec de jeunes Américains. Qu’il s’agisse des programmes de santé, d’éducation et de gouvernance; de la collaboration avec les forces sécuritaires civiles et militaires congolaises; des programmes d’enseignement de l’anglais; et de la promotion du commerce et des investissements sur toute l’étendue du pays, les États-Unis travaillent main dans la main avec les Congolais pour assurer à nos peuples respectifs un avenir plus stable et plus prospère.
Ce soir, nous sommes réunis ici avec nos amis et nos partenaires pour honorer l’héritage du Dr Martin Luther King, Jr. À ma connaissance, les États-Unis sont le seul pays occidental à avoir créé un jour férié en l’honneur d’une personne d’origine africaine – lequel est non seulement un hommage au Dr King, mais aussi aux contributions et aux sacrifices énormes consentis par la communauté africaine – américaine dans l’histoire de notre nation. Le Dr King a utilisé une stratégie ancrée dans l’activisme non-violent pour remédier à des siècles de discrimination. Il a refaçonné la démocratie américaine et a profondément influencé les luttes non-violentes dans le monde entier – y compris la lutte visant à mettre fin au régime d’apartheid en Afrique du Sud. Le Dr King admirait les efforts d’autrui, particulièrement ceux consentis sur le continent africain, visant à atteindre des fins politiques par l’entremise de moyens non-violents. Après avoir assisté aux célébrations marquant l’indépendance du Ghana en 1957, il a évoqué cette expérience avec émotion, la décrivant comme étant « une belle chose » et saluant particulièrement le fait qu’une nouvelle nation puisse devenir libre sans prendre les armes.
Toute sa vie, le Dr King a affronté le scepticisme d’autres militants civiques qui mettaient en doute son insistance sur la non-violence. Ses détracteurs contestaient la conviction qui était sienne que « celui qui résiste de manière non-violente ne cherche pas à humilier ou à vaincre l’adversaire, mais plutôt à conquérir son amitié et à susciter sa compréhension ». Le Dr King a rappelé que « la violence engendre l’amertume » alors qu’inversement « la non-violence produit la réconciliation et permet la création d’une communauté aimée ». Le Dr King intimait à ses partisans de ne pas réagir avec violence, même quand ils étaient victimes d’actes de violence du fait de leurs manifestations pacifiques. Ce fut donc une ironie tragique de constater que le lâche assassinat du Dr King en 1968 déboucha sur un déversement de colère, de frustration et de peine qui donna rapidement lieu à des violences et des pillages dans de nombreuses villes américaines. Une génération plus tard, ces quartiers et ces communautés se relèvent encore de ces tristes évènements, y compris dans notre capitale, Washington, D.C.
Le triomphe du Dr King a aussi témoigné de sa confiance indéfectible à l’égard des institutions démocratiques, de la primauté du droit et, au bout du compte, de la responsabilité qu’a l’État de protéger tous les citoyens. Alors qu’il organisait des manifestations non-violentes, il bénéficiait de l’aide des tribunaux indépendants, d’une communauté médiatique libre et d’une société civile active qui insistaient sur son droit de s’organiser, de manifester et de s’exprimer sur les questions de justice raciale. Les forces nationales de sécurité furent déployées pour protéger la capacité des citoyens d’exercer leurs droits constitutionnels. En revanche, les autorités locales et celles des États, et les bandes de voyous qui essayèrent de contrecarrer ces droits – que ce soit en lâchant leurs chiens sur des manifestants pacifiques à Selma ou en insultant des écoliers noirs à Little Rock – incarnent la honte absolue dans l’histoire de notre pays. Grâce au courage du Dr King, mais aussi à celui de beaucoup d’autres leaders qui respectaient les institutions démocratiques, le courant dominant dans l’opinion publique et le cours de l’histoire changèrent. En fin de compte, ce fut Lyndon Johnson, le premier président américain élu issu du Grand Sud depuis notre guerre civile, qui défendit une législation historique sur les droits civiques qui fut adoptée par notre Congrès et qui fait toujours partie des lois du pays de nos jours. Dans une démocratie digne de ce nom, les institutions, les autorités et les forces de l’ordre ont l’obligation de protéger la capacité de tous les citoyens d’exercer leurs droits constitutionnels.
Et les personnes chargées de la sécurité publique dans une démocratie ont la responsabilité particulière d’assurer que le maintien de l’ordre public ne soit pas marqué par un usage abusif ou excessif de la force, puisque de tels actes ne font que miner la crédibilité de l’État aux yeux du peuple.
La démocratie sera toujours déroutante. Comme le président Obama l’a relevé dans son dernier discours sur l’état de l’Union prononcé avant l’achèvement des deux mandats dont il doit respecter la limite, selon notre Constitution, la démocratie et la politique aux États-Unis continuent d’être un effort en cours susceptible d’être amélioré. Beaucoup d’Américains sont de cet avis. Cependant, l’héritage du Dr Martin Luther King, Jr demeure une source d’espoir en la démocratie. Car, malgré ses imperfections, un système qui permet la liberté d’expression, les rassemblements pacifiques, le débat politique ouvert et la compétition électorale permet que tous les membres de la société se rapprochent continuellement de la justice, de la prospérité et de la sécurité. Puisse cette année nouvelle être une année de bonheur, de paix et de progrès pour l’ensemble du peuple congolais.