POUR Narendra Modi, c’est et l’illustration d’une histoire et d’une vision communes pour l’avenir. Une histoire qui commence en 1947 et se consolide avec l’indépendance, avec la détermination de se développer grâce à un partenariat réciproque. Selon des observateurs, l’Inde est ainsi devenue un « partenaire de confiance » en Afrique.
Lors d’une récente visite en Ouganda, le 1ER Ministre indien a souligné que le partenariat entre l’Inde et l’Afrique porte sur la mise en œuvre de 180 lignes de crédits, soit 11 milliards de dollars, dans plus de 40 pays africains, et sur des subventions de l’ordre de 600 millions de dollars.
Aujourd’hui, les échanges commerciaux entre l’Inde avec l’Afrique et les pays africains pèsent plus de 62 milliards de dollars. Par ailleurs, des projets sont en cours de réalisation pour accroître ce volume. On rappelle que l’Inde a adopté une approche agressive à long terme en Afrique, en participant activement aux initiatives du continent à se construire de l’intérieur.
La récente décision du gouvernement indien d’investir 10 millions de dollars dans l’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique (ACA) s’inscrit dans cette dynamique. Cette participation fait de l’Inde le premier gouvernement non-africain à devenir membre de l’assureur panafricain d’investissements et de crédits multilatéraux, avec l’objectif affiché de stimuler le commerce entre l’Inde et l’Afrique.
L’Export Credit Guarantee Corporation of India (ECGC) représentera la participation actionnariale du gouvernement indien dans l’ACA. D’après les résultats les plus récents de l’ECGC, ses expositions totales ou placements s’élèvent à 99 milliards de dollars, et la société assure 32 % des exportations indiennes. L’ECGC est présente en Afrique depuis les années 1960 et projette d’y approfondir ses engagements.
Optimiser capacités et compétences
« L’adhésion de l’Inde à l’ACA est une avancée majeure pour une entente harmonieuse entre les deux régions présentant la plus forte croissance au niveau mondial. Nous sommes fiers d’être le premier actionnaire de l’ACA en dehors des États africains. Ce partenariat donnera non seulement un nouvel élan au commerce bilatéral, mais il contribuera également au développement de projets et optimisera les capacités et les compétences », remarque Geetha Muralidhar, présidente du conseil et directrice générale.
Le partenariat devrait aider l’ECGC à tirer parti de sa capacité en vue de promouvoir des volumes encore plus substantiels d’exportations indiennes vers l’Afrique, fait-on comprendre.
Pour l’ACA, cet investissement indien lui permet d’apporter une capacité faisant cruellement défaut sur le continent. En effet, les prêteurs sont soumis à des réglementations qui les empêchent de prêter des sommes importantes aux États souverains sollicitant des investissements secondaires, ce qui est le cas de la plupart des pays africains.
Ainsi, avancent des experts, les institutions telles que l’ACA capables d’offrir une assurance d’investissement, peuvent aider à atténuer les risques, et donc apporter des capacités de prêts et d’investissements supplémentaires aux marchés africains.
« Nous sommes ravis d’accueillir le gouvernement de l’Inde au sein de la famille ACA. Cette initiative historique est également importante car elle met en avant les possibilités de coopération sud-sud et de partenariats entre des régions en développement, en s’appuyant sur des synergies naturelles pour concrétiser les objectifs de développement de chacun », déclare George Otieno, chef de la direction de l’ACA.
Comme on le voit, le renforcement des liens entre l’Inde et l’Afrique reste « une priorité ». La coopération remonte à 1947, grâce à l’India Independence Act voté par le Parlement britannique, et qui donnait à l’Inde la liberté de se déterminer sur son avenir.