Après des années de gestion peu orthodoxe, le gouvernement s’est voulu conséquent. Une somme de mesures ont été prises pour assurer la traçabilité des revenus miniers, mais des rapports des ONG continuent de prouver le contraire.
Sur l’ensemble des secteurs qui contribuent au budget de l’Etat, les mines occupent une place de choix dans les prévisions budgétaires du gouvernement. Une bonne partie de moyens provient de ce secteur. Cela s’accompagne d’une série de mesures pouvant permettre de redresser ce secteur en mettant fin, notamment, à l’évasion fiscale. Cette politique peine à porter ses fruits jusqu’ici. Des ONG continuent de dénoncer la fuite des recettes et la contribution insignifiante des entreprises minières au trésor public. Dans un rapport publié en mai par l’ONG Action contre l’impunité pour les droits humains (ACIDH), on apprend que cette situation est due à la mauvaise gestion du secteur et au dysfonctionnement de certains services étatiques.
Ce constat n’est pas nouveau. Le gouvernement l’avait relevé lors de la dernière conférence sur les mines, en mars, à Goma. Le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo avait réitéré l’engagement du gouvernement à améliorer les conditions dans certains services en vue d’une bonne gestion des ressources minières. Pour y parvenir, il semblait trouvé la bonne recette : « La requalification du vécu quotidien des congolais passe par le renforcement, l’actualisation, et l’optimisation du cadre institutionnel, légal et réglementaire du secteur minier.» Malgré cette volonté exprimée, la réalité est plutôt décourageante. En 2010, les estimations de tous les flux réunis représentaient 330 millions de dollars, dont 73 de redevance minière et 10 de droits superficiaires pour acquérir des termes de pas-de-porte et 83 pour les taxes provinciales.
En 2011, selon ACIDH, les estimations sur les notes de débit pour les mêmes flux étaient de 277 millions, dont 96 de redevance minière, 10 millions de droits superficiaires, 65 de pas-de-porte et 96 pour les taxes provinciales. A titre d’illustration, pour l’année 2011, cette organisation précise que le ministère des Finances avait publié les recettes non désagrégées par province : 60 millions de redevance, 3,9 millions de pas-de-porte, 22 millions de droits superficiaires. Il y a là de très grands écarts entre les estimations pour la seule province du Katanga et les recettes réalisées et publiées par le ministère des Finances pour l’ensemble du pays.
En voulant faire de la lumière sur une sélection de recettes minières collectées par des organes étatiques, l’ONG avait exigé des services sociaux de base de faire savoir aux citoyens ce que les autorités publiques perçoivent ou ce que rapporte ce secteur en termes de recettes. Pour le gouvernement, le remède passe par l’augmentation du niveau de la contribution des mines au trésor public. Et s’est fixé comme objectif, de porter la contribution du secteur minier au budget de l’Etat de 9 % en 2010 à 25 % en 2016, d’après le ministère des Mines.