L’Office des routes relance ses activités sur le fleuve et les lacs

Le réseau routier r-dcongolais aligne quelque 58.000 Km entrecoupés par des cours d’eau qui rendent le recours aux bacs indispensable. Comme du temps de la colonisation. L’Office des routes s’y entreprend avec le concours des partenaires chinois. 

Plus de 2,3 millions de dollars, c’est le montant que l’office des routes (OR) vient de débloquer pour le recyclage de ses agents navigants et le renouvellement de sa flotte, en plus du recrutement des 497 nouvelles unités. C’est en tout quelque 675 agents qui ont été remis à niveau au Centre régional de formation en navigation intérieure de la CICOS. Tout cela en vue du renouvellement des équipements, notamment les unités flottantes et les bacs qui servent de passerelle là où les routes nationales sont coupées par des cours d’eau et sur lesquels il est difficile de jeter un pont. L’Office des routes ne s’occupe pas que de l’entretien des routes nationales ou d’intérêt général mais il est aussi sur les cours d’eau, les affluents du majestueux Congo et les lacs pour en assurer la traversée. Par exemple, longtemps avant que le pont Maréchal – dit aussi pont OEBK – ne soit jeté sur le bief maritime, un bac datant de l’époque coloniale reliait les deux rives du fleuve en amont du port international de Matadi.  Grâce à la gestion efficiente de son directeur général, Herman Mutima, l’Office des routes aligne actuellement un arsenal composé de 292 bacs, essentiellement à moteur. Cet établissement public compte également 54 bacs à câbles, à treuils ou trailles. Mais nombre de ces engins qui datent des années d’avant l’indépendance et d’autres qui ont été mis à l’eau depuis les années 1970, n’ont jamais fait l’objet des travaux de carénage et exposent les usagers aux risques de faire naufrage.

La direction générale de l’OR précise que ce ne sont pas tous les équipements qui seront remis à niveau. Ainsi, par exemple, les bacs de grande capacité (45 tonnes), comme celui de Luozi, dans le Kongo-Central, mis en service depuis 1950, ne pourront pas être remplacés actuellement du fait de leur sous-dimensionnement, explique-t-on.  Voilà sans doute pourquoi l’Office des routes se propose de déclasser 36 % de sa flotte. S’agissant de 64 % du parc disponible, le taux de disponibilité est de 70 %. Ce qui reflète davantage l’obsolescence et la vétusté de ces unités fluviales. Mais il y a trois ans, Herman Mutima a entamé un programme d’acquisition de nouveaux bacs en vue du remplacement des vieux dromons. Quelque 103 bacs à moteur de 15 et 10 tonnes ont été réceptionnés auprès de l’équipementier chinois HMIE.  Les provinces qui forment le Grand Bandundu ont reçu 14 unités de 10 tonnes et 13 bacs de 15 tonnes. Quelque 5 bacs de 15 tonnes et 6 autres de 10 tonnes sont mis en service sur les rivières Kasaï, Kwango et autres, qui sont en réalité des fleuves plus étendus que la Loire ou le Danube.

Les nouvelles provinces du Katanga et de l’Équateur ont été dotées respectivement de 12 bacs de 10 tonnes et 11 bacs de 15 tonnes, et 7 bacs de 10 tonnes et 8 bacs de 15 tonnes. Kinshasa, la capitale n’a eu droit qu’à un seul bac de 10 tonnes mais qui n’a d’ailleurs pas encore été livré. Les provinces de l’Est, dont les Nord et Sud-Kivu devraient encore attendre tant l’acquisition des bacs ne se pose pas en termes d’urgence. Il est vrai que ces provinces où se sont développées d’intenses activités mercantiles lacustres, disposent d’une considérable flotte, propriété des privés. Selon des experts, construire un bac nécessiterait au bas mot 4 millions de dollars. Ce montant inclut notamment le coût d’acheminement vers le lieu d’opération.