Bonne nouvelle. Une semaine après que l’épidémie s’est déclarée dans le nord-est de la République démocratique du Congo, le gouvernement et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) restent mobilisés. Le directeur du programme de gestion des urgences de l’OMS a même annoncé que son organisme pourrait lancer un vaccin expérimental dès cette semaine. « Les préparatifs sont en cours. Potentiellement, nous pourrions lancer une campagne de vaccination dans une semaine, si toutes les conditions sont réunies », a déclaré le Dr Peeter Salama, jeudi 18 mai, au cours d’une conférence de presse.
Un vaccin expérimental anti-Ebola s’est avéré très protecteur contre ce virus mortel dans le cadre d’un essai majeur en Guinée. Ce produit, appelé rVSV-ZEBOV, a été étudié dans le cadre d’un essai auquel 11 841 personnes ont participé en 2015. Sur les 5 837 personnes auxquelles le vaccin a été administré, aucun cas de maladie à virus Ebola n’a été enregistré 10 jours ou plus après la vaccination. En comparaison, il y a eu 23 cas dans le groupe témoin n’ayant pas eu le vaccin après 10 jours ou plus. L’essai a été mené par l’OMS, avec le ministère guinéen de la Santé, Médecins sans frontières (MSF) et l’Institut norvégien de santé publique, en collaboration avec d’autres partenaires internationaux. Un protocole de vaccination en anneau a été retenu pour l’essai, certains cercles étant vaccinés peu après la détection d’un cas et d’autres dans un délai de 3 semaines.
Maladie plus virulente et mortelle
La RDC fait de nouveau face à la fièvre hémorragique qui a déjà fait 3 morts. Le virus a été détecté dans la province du Bas-Uélé. Selon l’OMS, deux cas ont été confirmés en laboratoire et 18 autres sont soupçonnés. Malgré le faible risque de propagation, le gouvernement a pris soin de renforcer les mesures de surveillance et de prévention de la maladie. Le virus Ebola est un virus de la famille des filoviridés (filovirus) qui provoque une fièvre sévère, baptisée « maladie à virus Ebola » ou FHV (fièvre hémorragique virale). Particulièrement virulent, le virus Ebola peut provoquer la mort (entre 25 % et 90 % de mortalité selon les épidémies). L’épidémie de 2014 a, d’après l’OMS, un taux de mortalité autour de 54 %. La fièvre hémorragique à virus Ebola est une maladie très grave, contagieuse, potentiellement mortelle. L’OMS la qualifie d’« une des maladies les plus virulentes au monde ».
Il n’existe, à ce jour, ni traitement qui puisse guérir la fièvre Ebola, ni vaccin homologué pour prévenir cette fièvre hémorragique à virus Ebola. Les soins dispensés, expliquent les médecins, ont pour but seulement de lutter contre les symptômes provoqués par la maladie et d’aider le malade à survivre à l’infection. Il existe pourtant quelques cas de guérison suite à l’administration d’un traitement non autorisé, ce qui soulève beaucoup d’espoir. Les chercheurs travaillent également à l’élaboration d’un virus pour lutter contre cette maladie grave. Le virus Ebola peut sévir en toutes saisons et peut toucher n’importe quelle personne, hommes ou femmes, jeunes ou moins jeunes. Les spécialistes ne savent pas pourquoi certaines personnes survivent et d’autres non. Les personnes guéries peuvent transmettre le virus jusqu’à 7 semaines après leur guérison. Les personnes décédées peuvent elles aussi transmettre la maladie.
Maladie découverte en RDC
Les réservoirs du virus Ebola sont les chauves-souris. Elles peuvent transmettre ce virus à d’autres animaux, comme par exemple les singes. Les hommes peuvent être contaminés via ces animaux (contact avec leur sang, en mangeant leur viande, etc.). Ensuite, la transmission pendant les épidémies se fait entre humains. Les foyers des épidémies sont situés en Afrique. La maladie à virus Ebola est apparue pour la première fois en 1976, lors de 2 flambées simultanées à Nzara (aujourd’hui au Soudan du Sud) et à Yambuku (RDC). Yambuku étant situé près de la rivière Ebola, celle-ci a donné son nom à la maladie. La flambée qui a sévit en 2014-2016 en Afrique de l’Ouest est la plus importante et la plus complexe depuis la découverte du virus en 1976. Elle a produit plus de cas et de décès que toutes les précédentes flambées réunies. Cette flambée a également comme particularité de s’être propagée d’un pays à l’autre, partant de la Guinée pour toucher la Sierra Leone et le Libéria.
La famille de virus Filoviridae compte 3 genres: Cuevavirus, Marburgvirus et Ebolavirus. Cinq espèces ont été identifiées chez Ebolavirus: Zaïre, Bundibugyo, Soudan, Reston et Forêt de Taï. Les 3 premières ont été associées à d’importantes flambées en Afrique. Le virus à l’origine de la flambée 2014-2016 en Afrique de l’Ouest appartient à l’espèce Zaïre. La flambée de 2014-2016 semble être l’épidémie la plus grave et a tué plus de 2000 personnes. À chaque épidémie, le virus Ebola touche un nombre différent de personnes, et le pourcentage de décès chez les personnes contaminées varie selon l’épidémie. La fièvre hémorragique virale due au virus Ebola est difficile à diagnostiquer.
D’abord parce que les premiers symptômes peuvent s’apparenter à d’autres maladies comme la malaria, le choléra et les intoxications alimentaires. Ensuite parce qu’il est quasiment impossible de réaliser des tests sanguins …
…dans les régions concernées, soulignent des spécialistes, car il n’existe pas de laboratoire de haute sécurité sur le terrain. La présence du virus Ebola est en effet affirmée suite à différents tests sanguins comme le test Elisa. Les spécialistes pensent qu’il est très important de savoir si la personne a été au contact d’une personne infectée par le virus Ebola dans les trois semaines précédentes ou bien si elle a participé à un enterrement en touchant la personne décédée dans les trois semaines précédentes.
Des chercheurs japonais auraient mis au point un test de dépistage plus rapide et moins coûteux : un processus qui donnerait un résultat en une demi-heure. Le virus Ebola provoque des fièvres. La maladie peut évoluer en jaunisse, délires, convulsions, hémorragie sévère, coma. Les personnes qui se remettent de la maladie due au virus Ebola sont porteurs du virus durant des semaines suivant leur infection et peuvent donc, bien que guéris, contaminer leurs proches. De plus, les personnes infectées sont d’autant plus contagieuses que leur maladie s’aggrave.
Les personnes infectées ne sont contagieuses qu’à l’apparition des premiers symptômes – il existe en effet une période d’incubation (période entre l’arrivée du virus dans l’organisme et les premiers signes de la maladie) de plusieurs jours (entre 2 et 21). Après la guérison, une personne peut encore être contagieuse pendant 7 semaines. Les personnes infectées sont encore contagieuses après leur décès. Les infections lors des rites funéraires sont d’ailleurs fréquentes. Le personnel médical risque aussi d’être infecté s’il n’utilise pas des équipements de protection adaptées : gants, blouses, bottes, masques, lunettes.
La participation de la communauté est essentielle pour juguler les flambées. Pour être efficace, la lutte doit se fonder sur un ensemble d’interventions: prise en charge des cas, mesures de prévention des infections et de lutte, surveillance et recherche des contacts, services de laboratoire de qualité, inhumations sans risque et mobilisation sociale. Les soins de soutien précoces axés sur la réhydratation et le traitement symptomatique améliorent les taux de survie. Aucun traitement homologué n’a pour l’instant démontré sa capacité à neutraliser le virus, mais plusieurs traitements (dérivés du sang, immunologiques ou médicamenteux) sont à l’étude.