L’ONU placée devant ses responsabilités

Joseph Kabila Kabange, Président de la République démocratique du Congo, parle lors de la 68e session de l’Assemblée générale des Nations Unies au siège de l’ONU à New York. AFP PHOTO / Stan HONDA / POOL
Joseph Kabila Kabange, Président de la République démocratique du Congo, parle lors de la 68e session de
l’Assemblée générale des Nations Unies au siège de l’ONU à New York. AFP PHOTO / Stan HONDA / POOL

Le Chef de l’Etat Joseph Kabila a soulevé deux préalables pour le retour d’une paix durable à l’Est du pays et dans la région des Grands Lacs. C’était lors de son allocution à la Tribune des Nations Unies. Pour lui, «l’avènement d’une paix durable dans la région dépend des deux conditions majeures: la fin de l’impunité sous toutes ses formes, d’une part, et d’autre par la mise en oeuvre diligente, par les autres signataires de l’accord-cadre, des engagements qui leur incombent aux termes du dit accord».

Pour réussir ce pari, Joseph Kabila a demandé à l’ONU de « traiter tous les Etats membres avec la même rigueur et d’exiger de chacun le strict respect des principes de la Charte des Nations Unies ». En effet, a-t-il indiqué, l’on doit aller au-delà de la dénonciation de ces principes en sanctionnant au besoin les auteurs de ces violations, surtout s’ils sont connus, et quand la violation est établie, persistante et répétitive.

Concernant la paix, le Chef de l’Etat a démontré qu’aucun progrès ne peut être envisagé tant qu’il y aura rupture de la paix. De ce fait, il a précisé que «sans un minimum des conditions de sécurité des personnes et leurs biens, tout développement est hypothétique ». Joseph Kabila a déploré le fait que la RDC est victime à cause de son hospitalité, « en accueillant sur son territoire des refugiés originaires du Rwanda ». Il a qualifié la situation actuelle à l’Est de la RDC d’une véritable tragédie dont l’ampleur n’a d’égale dans l’Histoire de l’humanité et qui ne peut laisser cette dernière indifférente.

Le respect des engagements par la RDC

Par ailleurs, Joseph Kabila a condamné les récents bombardements de Mutaho et de Goma perpétrés au moment où «la RDC était entrain d’exécuter la feuille de route fixée par l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, y compris les pourparlers avec le groupe armé auteur dedits bombardements». En dépit de toutes ces violations, a-t-il ajouté, «le pays réaffirme ses engagements souscrits dans le cadre de cet Accord.»

Le programme de développement pour l’après 2015 : Plantons le décor

INFO BOX KABILA

Le Chef de l’Etat s’est également attardé sur le thème proposé au débat général de la session à savoir: «Le programme de développement pour l’après 2015: Plantons le décor». A ce propos, il a déclaré que « c’est aujourd’hui que nous devons commencer à planter le décor pour l’après 2015 ». Et, pour y parvenir, il a plaid

é pour que les propositions issues de ladite session traduisent la volonté de tous. Celle de pri vilégier la dimension économique, sociale et environnementale du développement durable. Cependant, il a déploré qu’au moment où il est question d’organiser l’après 2015, la Communauté internationale est de plus mar quée par le non respect, par certains de ses membres, des prin cipes fondamentaux des relations internationales, l’égoïsme persistant des Etats et les convulsions de l’économie nationale».

Le Président de la RD Congo a souligné que le nouveau programme que nous sommes appelés à mettre sur pied devra être universel, ambitieux, capable de répondre aux défis immenses auxquels fait face l’humanité et porteur de transformations positives, sur la base du principe des responsabilités partagées ou différenciées ». D’où cet appel: Dans cette perspective, il serait important de nous appuyer sur la contribution des femmes, des jeunes et de la société civile tant dans la conception que dans l’exécution de cet agenda».

La gratitude aux artisans du retour de la paix

Le Chef de l’Etat a réitéré sa gratitude à l’endroit de tous ceux qui oeuvrent pour le retour de la paix en RDC, en particulier et dans les Grands Lacs en général. Il a cité le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, « pour son implication personnelle à la recherche des voies et moyens pouvant aider à ramener la paix et la stabilité à l’Est de la RDC et dans l’ensemble de la région des Grands Lacs » à remercié la SADC, la CIRGL, l’Union Africaine et l’Union Européenne «pour le rôle essentiel qu’elles jouent dans le maintien de la paix au niveau de notre région».