Les chefs d’État et de gouvernement africains et européens se rassembleront pour leur 5e sommet, qui a pour thème principal : « Investir dans la jeunesse pour un avenir durable ». Le président du Conseil européen, le président de la Commission européenne, le président de l’Union africaine et le président de la Commission de l’Union africaine seront également présents. Après avoir analysé les progrès réalisés depuis le sommet de Bruxelles en 2014, les dirigeants africains et européens auront l’occasion de fournir des orientations politiques afin de répondre conjointement aux défis actuels et futurs et de consolider leur partenariat stratégique, dont le lancement a été marqué par l’adoption de la Stratégie conjointe Afrique-UE en 2007.
Dans les coulisses du sommet UE-UA, on laisse entendre que l’année 2017 est une « année déterminante » pour les relations entre l’Union européenne (UE) et l’Afrique, dix ans après l’adoption de la stratégie commune Afrique-UE. Les experts soulignent que le sommet UA-UE marquera une date et une occasion décisives pour « renforcer les liens politiques et économiques » entre l’Europe et l’Afrique. Selon l’agenda du sommet, les dirigeants africains et européens se pencheront sur l’avenir des relations entre l’UE et l’Afrique, et mettront l’accent sur l’investissement dans la jeunesse. Il s’agit là d’une priorité pour l’Afrique comme pour l’UE, car 60 % de la population africaine a moins de 25 ans.
D’autres priorités du partenariat UE-Afrique seront examinées au cours du sommet, à savoir notamment la paix et la sécurité, la gouvernance (démocratie, droits de l’homme, migrations et mobilité), l’investissement et le commerce, le développement des compétences et la création d’emplois. Il est prévu que les chefs d’État et de gouvernement des deux continents rencontrent les jeunes, le 29 novembre, pour les écouter et leur apporter des réponses concrètes. La jeunesse étant le thème central du sommet, les jeunes seront activement sollicités durant la période qui précédera le rassemblement des dirigeants politiques à Abidjan.
En octobre, Abidjan a accueilli le 4è sommet Afrique-Europe de la jeunesse qui a réuni 120 animateurs de jeunesse. Ils se sont mis d’accord sur une déclaration comportant des recommandations dans la perspective du sommet de novembre. Sur la base de cette déclaration, 36 jeunes des deux continents poursuivront cette action par le biais de l’initiative « Youth plug-in » de l’Union africaine et de l’UE. À leur charge d’élaborer des propositions, du 12 octobre au 29 novembre, en vue du sommet.
Le 6è forum des affaires UE-Afrique, lui, se tient le 27 novembre à Abidjan. Il a pour objectif de « stimuler les investissements qui favorisent le développement en Afrique ». Les débats menés dans le cadre du forum des affaires portent tout particulièrement sur les jeunes entrepreneurs et les femmes entrepreneurs. Le forum de la société civile Afrique-UE s’est, quant à lui, tenu du 11 au 13 juillet à Tunis. Il s’agissait de la 3è édition du forum, qui réunissait les organisations de la société civile des deux continents. Les participants ont adopté une déclaration soulignant l’importance de la participation de la société civile dans les relations UE-Afrique.
La coopération en chiffres
L’UE et ses États membres sont les premiers contributeurs à la promotion du développement, de la stabilité et de la paix en Afrique. Environ 21 milliards d’euros d’aide au développement ont été versés à l’Afrique en 2016 par l’UE et ses États membres, qui représentent les principaux donateurs sur le continent.
Plus de 32 milliards d’euros ont été investis en Afrique en 2015 par des entreprises de l’UE, ce qui représente près d’un tiers de l’ensemble des investissements étrangers directs en Afrique. Quelque 3,35 milliards d’euros sont alloués au Fonds européen pour le développement durable, ce qui devrait permettre de générer jusqu’à 44 milliards d’euros d’investissements. Sept missions civiles et militaires sont déployées dans toute l’Afrique et 1,4 milliard d’euros est consacré à des programmes éducatifs en Afrique sur la période 2014-2020.
En 2014, le 4è sommet UA-UE a réuni plus de 60 dirigeants africains et européens pour débattre de l’avenir des relations et des échanges entre l’UE et l’Afrique et renforcer les liens entre les deux continents. Le thème de cette édition était « Investir dans les personnes, pour la prospérité et pour la paix ».
Les participants y ont abordé de sujets clés tels que la paix, la sécurité, des investissements, des changements climatiques et des populations. Dans la déclaration finale, la « volonté de tenir régulièrement des réunions de dialogue politique au niveau ministériel, notamment en marge des évènements internationaux » a été réaffirmée. Une feuille de route pour la période 2014-2107 a été également entérinée. « Elle définit les priorités stratégiques et identifie les moyens de les mettre en œuvre ».
La 1ère édition du sommet a eu lieu au Caire en 2000. Lors de cette première réunion au niveau continental, les dirigeants européens et africains se sont engagés à s’unir et à conférer une nouvelle dimension à leur partenariat. Suite à quoi des changements considérables ont eu lieu dans les deux continents. Des processus de démocratisation et de réforme ont été lancés et sont en cours d’approfondissement dans les deux continents et les efforts se sont poursuivis en Afrique et en Europe afin de régler les conflits et les situations de crise.
Dans le même temps, les processus d’intégration sur les deux continents ont accéléré – d’une part, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) a été transformée en Union africaine (UA) avec son programme socio-économique, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et, d’autre part, l’Union européenne (UE) a presque doublé de taille et est en train d’approfondir sa structure. Le monde a également changé : de nouveaux défis internationaux et mondiaux sont apparus, la mondialisation s’est accélérée et le monde est devenu de plus en plus interdépendant.
Le 2è sommet Afrique- UE, décembre 2007, a adopté à Lisbonne la « Stratégie conjointe » qui doit permettre aux 27 pays européens et 53 pays africains d’ouvrir une nouvelle ère, d’égal à égal, dans leurs relations. Il a été convenu de changer la relation bailleurs de fonds-bénéficiaires et laisser place à un véritable partenariat et de faire face ensemble aux nouveaux défis et aux nouvelles perspectives à l’échelle mondiale. Les chefs d’État et de gouvernement ont approuvé une « stratégie qui doit être guidée par les principes de l’unité de l’Afrique, l’interdépendance de l’Afrique et de l’Europe, l’appropriation et la responsabilité conjointe, le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques et de l’État de droit, ainsi que le droit au développement ».