L’ARMATEUR danois anticipe une croissance du négoce mondial par conteneurs comprise entre 1 % et 3 % cette année, contre un peu moins de 4 % en 2018, nettement inférieure à la hausse de 6 % enregistrée en 2017. « Le secteur des conteneurs souffre actuellement et les perspectives de reprise sont lointaines », relève Morten Imsgard, analyste chez Sydbank. La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine génère beaucoup d’incertitudes. Maersk estime que cette guerre commerciale engagée l’an dernier réduira la croissance du commerce mondial de conteneurs de 0,3 à 1 point de pourcentage à la fois cette année et l’an prochain si les États-Unis relèvent prochainement leurs droits de douane à 25 %.
Si les taxes restent à leur niveau actuel, la réduction de la croissance du commerce de conteneurs se situera entre 0,2 et 0,5 point, dit Maersk, ajoutant suivre de près les discussions entre les États-Unis et l’Union européenne (UE) sur le secteur automobile. « Les prévisions de Maersk pour 2019 font l’objet d’incertitudes considérables en raison du risque actuel de nouvelles restrictions au niveau du commerce mondial et d’autres facteurs ayant une incidence sur les taux de fret des conteneurs, les prix et le taux de change », a indiqué le groupe.
En Bourse en avril
Maersk s’attend à un Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements) aux normes IFRS de 5 milliards de dollars en 2019 et de 4 milliards hors effets IFRS. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un Ebitda de 5,32 milliards, sans que l’on sache à ce stade si ce consensus intégrait les normes IFRS. L’Ebitda IFRS pour 2018 a atteint 5 milliards de dollars (3,8 milliards hors IFRS), globalement conforme aux attentes. « La rentabilité doit être améliorée », a commenté Søren Skou, le directeur général.
Le groupe a en outre annoncé que sa division Maersk Drilling, qui regroupe ses activités de forage en mer et qu’il a scindée, serait introduite à la Bourse de Copenhague le 4 avril. Il est repassé solidement dans le vert en 2018, année marquée par la finalisation de la vente de Maersk Oil. Le bénéfice net s’est élevé à 3,2 milliards de dollars, contre une perte nette de 1,2 milliard en 2017. Le chiffre d’affaires a gagné quant à lui 26 % sur un an, à 39 milliards de dollars.
La vente de Maersk Oil à Total pour 7,45 milliards de dollars annoncée en 2017 s’est achevée en mars 2018 et permet au groupe d’enregistrer un gain comptable de 2,6 milliards de dollars pour l’année 2018. « En 2018, nous avons accéléré notre transformation et amélioré nos résultats malgré une croissance des volumes (…) plus faible que prévue et une hausse du prix du carburant », a déclaré Søren Skou, dans le rapport annuel. Cependant, « nous devons encore améliorer notre rentabilité par rapport à 2018 », a-t-il ajouté. « 2018 a été marquée par la mise en place des fondements de nos activités futures, nous avons également fait des progrès significatifs dans la transformation » de l’entreprise, s’est de son côté félicité Jim Hagemann Snabe, son président.
L’année dernière, Maersk a annoncé la vente d’une part de ses actions dans le groupe énergétique français Total et la redistribution à ses actionnaires d’une partie de ses actions restantes, se rapprochant d’un désengagement total du secteur de l’énergie. Pour parvenir à s’en désengager, Maersk souhaite également se séparer de sa filiale de forage Maersk Drilling, mais peine à la vendre à un autre acteur dans un secteur parapétrolier toujours en surcapacité. L’entrée en Bourse de sa filiale lui permettra ainsi de poursuivre son recentrage sur le transport et la logistique.