Malgré l’impact du coronavirus, les États ne doivent pas relâcher les efforts sur le réchauffement climatique

Alors que la pandémie tend à monopoliser l’attention des grandes puissances, celles-ci doivent impérativement, en parallèle, maintenir un effort conséquent en matière de lutte contre le réchauffement climatique, recommande l’ONU, à l’occasion de la Journée mondiale de la Terre. Au siège de l’organisation à New York, on rappelle à tous que les vagues de chaleur constituent l’aléa météorologique le plus meurtrier depuis 2015.

LA Journée mondiale de la Terre, le 22 avril, a été célébrée cette année sous le thème « Action pour le climat ». Cette Journée est marquée par le défi pour la Terre 2020 et la mobilisation électorale mondiale par le biais de la campagne « Voter pour la Terre ». Les États doivent absolument « circonscrire le changement climatique tout autant que la pandémie. C’est l’appel lancé la semaine dernière par Petteri Taalas, le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), à l’occasion de la 50è Journée de la Terre. « Certes, la (maladie de) Covid-19 a provoqué une grave crise sanitaire et économique au plan mondial, mais si nous ne luttons pas contre le changement climatique, le bien-être humain, les écosystèmes et les économies pourraient être menacés pendant des siècles », a averti le chef de cette agence onusienne. 

Pour rappel, la pandémie de nouveau coronavirus a déjà fait plus de 175 000 morts dans le monde depuis son apparition fin décembre 2019 en Chine, et mis à l’arrêt des pans entiers de l’économie. Selon l’OMM, cette situation pourrait entraîner une « réduction temporaire » des émissions de gaz à effet de serre, principaux responsables du réchauffement climatique. Cet état de fait ne doit pas remplacer une « action durable en faveur du climat », exhorte cet organisme. 

Inquiétudes

L’ONU est d’autant plus inquiète que « les crises économiques précédentes ont souvent été suivies d’une reprise accompagnée d’une croissance des émissions de carbone bien plus forte ». Elle réclame la mise en place de plans de relance post-pandémie favorisant une « croissance plus verte ». Pour Petteri Taalas, l’humanité doit faire preuve de la même détermination et de la même unité dans la lutte contre le changement climatique que dans celle que le monde entier mène contre le Covid-19.  « Nous devons agir ensemble dans l’intérêt de la santé et de la qualité de vie de l’humanité, non seulement dans les semaines et les mois qui viennent, mais aussi pour les nombreuses générations à venir », a-t-il insisté.

Records de chaleur, acidification des océans, élévation du niveau de la mer, fonte des glaciers… tous ces indicateurs font état d’une accélération du changement climatique ces cinq dernières années, d’après le rapport sur le climat mondial en 2015-2019. Alors que cette période a été la plus chaude jamais constatée, les experts s’attendent à ce que la température moyenne mondiale batte un nouveau record au cours de cinq prochaines années.

Selon les analyses de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le risque global de maladie ou de décès lié à la chaleur s’est accru régulièrement depuis 1980. Et environ 30 % de la population mondiale vit désormais dans des régions climatiques sujettes à des canicules meurtrières au moins 20 jours par an. Les fortes pluies et les inondations qui en découlent créent des conditions favorables à l’apparition de diverses épidémies, dont de choléra. Dans les pays où cette maladie est endémique, environ 1,3 milliard de personnes sont ainsi menacées, selon l’ONU.