Les habitants de Mutarule, dans le groupement de Luberizi, en pleine plaine de la Ruzizi au Sud-Kivu, ont inhumé, dimanche 8 juin 2014, leurs proches tués par des hommes armés dans la nuit de vendredi à samedi. Deux personnes suspectées d’avoir pris part à ces massacres ont été mises aux arrêts depuis lundi 09 juin 2014.
De source sécuritaire, on signale que cette attaque a été perpétrée par des assaillants munis d’armes blanches et d’armes à feu. Ils ont tout d’abord tué des habitants de la localité dans leurs domiciles, puis ils ont assiégé l’église locale où s’étaient rassemblés des fidèles qui ont été abattus. Le dernier bilan fait état de trente-huit personnes tuées parmi lesquelles des femmes enceintes éventrées, des jeunes enfants, des fidèles réunis en prière. Avant de s’enfuir, ces assaillants ont mis le feu à l’église où il y avait encore quelques survivants.
Plusieurs blessés ont été acheminés à l’hôpital général d’Uvira, une agglomération urbaine située à 120 kilomètres de la ville de Bukavu. La Monusco a indiqué avoir déployé des Casques bleus à Mutarule pour gérer le drame et ramener le calme dans la région. La mission onusienne a par ailleurs condamné ces violences, demandant un arrêt immédiat des affrontements. Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC, Martin Köbler, a déclaré que « ces violences sont inacceptables et doivent immédiatement prendre fin.». Le patron de la Monusco assure que « des dispositions sont prises pour assurer la protection des populations locales ». Sur le terrain, la mission onusienne soutient déjà les FARDC et les autorités locales afin de ramener le calme. Les Casques bleus ont notamment évacué les blessés vers les centres de santé. Une source sur place a affirmé que ce drame « est intervenu à la suite d’un conflit foncier et d’un vol de bétail ». Une commission d’enquête parlementaire a été mise sur pied à l’Assemblée nationale pour élucider les circonstances de ces tueries et une autre devra également se rendre sur place dans les prochains jours pour exprimer la compassion des élus nationaux aux familles des victimes.
Les habitants de ce coin du pays se sont refugiés dans les localités environnantes notamment à Sange, une localité située à plus de douze kimomètres de Mutarule, où ils vivraient dans des conditions précaires. Entre-temps, la situation sécuritaire reste encore aussi bien dans cette dernière cité qu’au niveau de plusieurs contrées de la plaine de la Ruzizi, vidées de leurs habitants.
Des voix s’élèvent pour dénoncer la recrudescence de l’insécurité au Sud-Kivu et en appellent au renforcement des effectifs militaires dans cette partie du pays.