Une enquête récente menée à travers les communes de Kinshasa et publiée dans une revue locale vient de révéler que les jeunes de la ville de Kinshasa dont l’âge varie entre 18 et 25 ans développent depuis quelque temps un entreprenariat actif en s’adonnant notamment à la fabrication des matériaux de construction, de télécommunication (antenne TV), du matériel aratoire, à la maroquinerie, à la menuiserie, à l’électricité pour subvenir aux besoins des familles.
Certains jeunes cassent les moellons pour en faire de la caillasse et le pavé. Les travaux de chantiers dans le domaine des infrastructures initiés par le Chef de l’Etat est une aubaine pour eux car ils se retrouvent partout où ils s’exécutent. D’autres fabriquent des râteaux, houes, arrosoirs et autres outils pour la culture maraichère. Un jeune de la commune Selembao qui a été interrogé a indiqué que ces activités peuvent lui rapporter après la vente 40% de bénéfice sur la somme déboursée. Il s’est réjoui de dire qu’il contribue avec les dividendes de ses activités au ménage de la famille et à sa scolarité. Un autre jeune de la commune de Kalamu a fait savoir qu’à travers cette débrouillardise, les jeunes font voir à l’Etat qu’ils sont capables de se prendre en charge mais les moyens et l’encadrement leur font défaut pour progresser. Il a ajouté que cet entreprenariat est un moyen de les épargner du phénomène ‘’kuluna (délinquance urbaine et juvénile)’’. Il a à la même occasion déploré qu’ils soient victimes régulièrement de la traque des policiers.
Pour leur part, les jeunes du quartier Yolo dans la commune de Kalamu ont saisi l’opportunité pour demander au pouvoir public de créer des structures pour soutenir cet entreprenariat notamment des micro-finances, des centres de formation pour le perfectionnement et l’apprentissage. Ils ont salué l’initiative du Gouvernement provincial d’envoyer des jeunes désœuvrés à l’Institut National de préparation professionnelle (INPP) qui dispose des filiales dans pratiquement tous les secteurs de la vie.
Selon cette étude, certaines communes se distinguent par des activités pratiquées. A titre illustratif, les jeunes de la Sous région de la Tshangu qui regorge les communes de Kimbanseke, Ndjili, Masina sont spécialistes dans la fabrication des antennes de la télévision qu’ils modernisent du jour au jour. A Lemba Echangeur en face de la Foire de Kinshasa, c’est devenu pratiquement une usine de fabrication des pierres tombales, de matériel sanitaire, des matériaux de construction. A Kinsuka, l’activité principale est le concassage des moellons en caillasse. Des véhicules viennent même s’approvisionner. Dans la commune de la Gombe, aux alentours de l’Hôtel, Memling, c’est le lieu de fabrication et de réparation des souliers et autres sacs en cuir tandis qu’à Ndjili, les jeunes consacrent leur temps à la menuiserie et à l’ébénisterie. D’autres jeunes habitants le long des cours d’eau revendent du sable qu’ils extraient des eaux.
Par ailleurs, l’étude donne aussi des faiblesses de l’apprentissage en autodidacte en prenant le cas des jeunes dans nombreux quartiers devenus dans le tas des électriciens et des plombiers. Ceux-ci sont souvent à la base des raccordements frauduleux et des fuites d’eau qui provoquent des dégâts à Kinshasa. Elle indique aussi que l’avènement du téléphone cellulaire a créé des métiers de vendeurs des cartes prépayées, des téléphones portables et des réparateurs de ces portables.
L’entreprenariat des jeunes est montée en flèche à la suite de la destruction du tissu économique en l’occurrence les usines et autres unités de production, victimes de deux pillages de 1991-1993 .A ce jour, le gouvernement RD Congolais n’organise pas suffisamment des écoles de métier comme cela fut le cas durant les années 50 à 60.